Suisse: L’espérance de vie n’est pas le seul critère pour les retraites

Les Jeunes libéraux-radicaux ont déposé en été 2021 une initiative pour indexer automatiquement l’âge de départ de la retraite à l’espérance de vie en Suisse. Plus cette dernière serait élevée, plus la limite d’âge pour partir en pension serait repoussée, cela sans que les différents courants politiques s’en mêlent. Tant le gouvernement que le parlement ont recommandé de rejeter le texte. Le Conseil fédéral enfonce encore un peu plus le clou ce mercredi, rapport à l’appui.

Un document rédigé par le Département fédéral de l’intérieur (DFI) propose des comparaisons internationales. La Suède, le Danemark, la Finlande, le Portugal, l’Italie et les Pays-Bas ont opté pour des mécanismes plus ou moins automatiques d’ajustement de l’âge de la retraite à l’évolution de l’espérance de vie. Mais les recherches concluent qu’il est encore trop tôt pour que des effets concrets se fassent sentir dans ces pays.

Le DFI ajoute aussi que l’initiative, en se focalisant seulement sur l’espérance de vie, ne prend pas en compte d’autres critères importants, comme la répartition démographique de certaines tranches d’âge ou l’évolution du contexte économique. Le rapport suggère aussi d’ancrer un tel mécanisme dans une loi plutôt que dans la Constitution, pour laisser une plus grande marge de manœuvre au législateur en cas de besoin.

En définitive, le rapport estime qu’«une indexation de l’âge de référence sur l’espérance de vie à elle seule ne suffirait pas à atteindre l’objectif politique d’un financement durable de l’AVS jusqu’à 2050». Le DFI estime qu’un tel mécanisme serait favorable uniquement «si les finances de l’AVS étaient actuellement équilibrées. Mais, comme ce n’est pas le cas, il faut impérativement accompagner un mécanisme automatique de mesures complémentaires permettant d’abord de rétablir l’équilibre.»