Ski alpinNiels Hintermann s’est enfin libéré de sa victoire
Le Zurichois a aligné plusieurs podiums cette saison. Son meilleur résultat reste le combiné de Wengen en 2017, mais cette victoire lui a beaucoup coûté – y compris mentalement.
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Niels Hintermann se sent en bien meilleure forme qu’il y a 5 ans.
AFPAvant d’être un skieur, Niels Hintermann est avant tout un être humain. Il affiche aujourd’hui un très bon niveau. Il a terminé troisième de l’entraînement sur la descente raccourcie de Kitzbühel jeudi matin. Si ce classement risque d’être très éloigné du niveau réel sur la mythique Streif, il a le mérite de montrer que le Zurichois sait aller vite. Le skieur peine toutefois à pleinement laisser éclater son talent, lui qui est déjà parvenu à accrocher une victoire sur le Lauberhorn.
«Je n’étais pas prêt à gagner. Ni en tant qu’athlète, ni en tant qu’homme»
Lorsqu’il gagne le combiné de Wengen en 2017, le Zurichois avait 21 ans. Il admet aujourd’hui que cette victoire lui a laissé un arrière-goût désagréable. «Je n’étais pas prêt à gagner, ni en tant qu’athlète, ni en tant qu’homme», explique-t-il.
Skier bien n’aurait pas suffi face à aux redoutables adversaires qui s’élançaient sur la piste cette année-là. Cette victoire, il la doit aussi à un heureux concours de circonstances. Les conditions météorologiques n’ont été clémentes qu’avec lui, de quoi lui permettre d’aller plus vite que quiconque.
Gagner à Wengen s’apparente davantage à une surprise qu’à un réel tournant de sa carrière. «Les récents podiums ont plus de valeur pour moi.» Ces résultats traduisent ses progrès mais aussi sa maturité. «C’est beau d’être au sommet du podium, bien sûr, mais ça n’a plus rien à voir avec la situation actuelle.»
Niels Hintermann veut se battre avec les meilleurs de la discipline. Il ne veut plus être la surprise qui attend son heure au fond du classement. Pour se donner les moyens de ses ambitions, il a donc fallu travailler plusieurs facteurs. Le Zurichois a largement soigné son matériel. Il a échangé avec son serviceman et sa marque de ski pour trouver une formule dans laquelle il se sent bien.
«Techniquement, physiquement mais aussi sur le plan mental, j’ai progressé», analyse-t-il. Il pense qu’il lui reste un potentiel à exploiter. Il le suggère largement à travers ses dernières courses.
Niels Hintermann arbore désormais un état d’esprit qui l’amène à une constance dans les résultats. Il s’est classé dans les 15 premiers durant six des onze courses disputées cette saison. «Un top 10 ou un top 15 m’aide déjà beaucoup pour construire la confiance et obtenir les meilleurs dossards.»
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Le skieur est loin de faire pâle figure. Il parvient régulièrement à se placer dans le top 15.
FIS.Le skieur de 26 ans aligne les bons résultats et l’a prouvé encore une fois à Wengen, sur cette piste du Lauberhorn qui l’a tant fait souffrir par le passé. Sur la descente raccourcie puis sur la «vraie», il a terminé aux 18e et 13e places. Les prochaines épreuves, ce week-end à Kitzbühel, seront peut-être celles de la confirmation. Elles auront lieu vendredi et dimanche – si la météo le permet. Ces courses confirmeront peut-être que la descente en Suisse ne se résume pas qu’à Feuz et Odermatt.