CommerceLe Conseil fédéral prié de quantifier la «taxe rose» en Suisse
Les produits féminins coûtent bien plus cher que les mêmes destinés aux hommes. Une élue demande que Berne présente un rapport et adapte plus tard le minimum vital pour les femmes.
- par
- Christine Talos
Les femmes le savent bien: les produits qui leur sont destinés coûtent souvent plus cher que les produits équivalents pour les hommes. Les écarts de prix sont parfois importants, de 7 à 37%, selon des études publiées ces dix dernières années. Pour le coup, la conseillère nationale Greta Gysin (Verts/TI) aimerait savoir ce que paie globalement en plus la gent féminine en raison de la «taxe rose». Le 8 mars, Journée internationale des droits des femmes, elle a déposé un postulat demandant que le Conseil fédéral présente un rapport sur les coûts différenciés selon le sexe en Suisse.
Presque tous les domaines dans lesquels on trouve des produits sont concernés par la taxe rose: jeux pour enfants, produits cosmétiques et d’hygiène, vêtements et accessoires, services comme les coiffeurs ou les blanchisseries, relève-t-elle dans son texte. Par conséquent, les femmes dépensent des milliers de francs de plus pour leurs besoins de base tout au long de leur vie, simplement parce qu’elles sont des femmes, critique-t-elle.
Revoir le calcul du minimum vital
Or cette discrimination s’ajoute à d’autres, comme l’écart dans les salaires et la retraite, déplore Greta Gysin. Elle estime donc que le minimum vital doit être calculé différemment pour les femmes. Il en va de même pour les calculs sur les besoins de base lorsqu’il s’agit de calculer la pension alimentaire en cas de séparation ou de divorce, ainsi que pour les prestations complémentaires AVS/AI. La Tessinoise veut donc que le Conseil fédéral quantifie la «taxe rose», et qu’il prenne des mesures pour s’assurer que les lois, réglementations et pratiques tiennent compte de ces coûts.
En 2018, le magazine économique «Bilan» avait estimé que les femmes dépensaient 130’000 francs de plus que les hommes au cours de leur vie active. Une estimation qui prenait en compte les dépenses liées à l’épilation, au maquillage ou à l’habillement. La RTS avait également mené une enquête en 2019, liée aux surcoûts féminins, et était arrivée à la conclusion que les femmes payaient une centaine de francs par mois de plus que les hommes.