Hockey sur glaceRomain Loeffel se méfie d’un Aigle blessé
Le défenseur de Lugano espère bien enfoncer le clou en éliminant Ge/Servette dimanche soir à la Corner Arena. Mais il s’attend à une grosse réaction des Genevois.
- par
- Grégoire Surdez
Le contraste est toujours saisissant. C’est déjà vrai en saison régulière. C’est encore plus flagrant les soirs de matches couperets. Vendredi soir, à Genève, les Vernets sonnaient creux d’un côté et Noah Rod avait bien du mal à mettre des mots sensés sur la défaite des siens. Jan Cadieux, lui, tentait bien de faire bonne figure face aux caméras et aux micros. Ils avaient beau s’y attendre, les Aigles se sont tout de même laissé prendre par un adversaire qui était en mission.
Il y avait donc des sourires chez les Tessinois. «Nous avions un plan de match assez clair, raconte Romain Loeffel. On était venus pour les presser haut et gêner leur relance. L’idée, c’était de ne pas les laisser s’installer dans leur salon et qu’ils passent une soirée tranquille. On a bien suivi le plan. Mais pas assez à mon goût car on leur a laissé trop de chances de but, notamment dans le troisième tiers-temps. Sans un grand Niklas Schlegel - pour son retour, il a été excellent -, on n’aurait peut-être pas tenu.»
Un anniversaire au Tessin
Mais peu importe la manière, deux jours plus tard, seul le point acquis dans cette série au meilleur des trois matches compte. C’est 1-0 et Lugano met une pression de dingue sur les épaules des Aigles. «Je ne peux vous dire qu’une seule chose, s’amuse Chris McSorley, c’est que j’ai vraiment envie de fêter mes 60 ans mardi (ndlr: soir d’un éventuel acte III) au Tessin.» Pas question pour l’ancienne icône des Vernets de laisser passer l’occasion qui se présente. Dimanche, il mettra une nouvelle fois son plan en action. Du muscle bien réparti dans ses lignes pour faire déjouer Ge/Servette. Une gestion du puck dénuée de prise de risque. Un harcèlement en règle de certains leaders genevois qui ont montré d’inquiétants signes de fébrilité vendredi soir.
Sur la glace des Vernets, il y avait une équipe en pré-play-off et une autre qui ne jouait qu’un match de plus, sur la lancée d’une excellente fin de saison et d’une année 2022 stratosphérique. Mais à force de le répéter sans cesse, à longueur d’année, les Aigles devaient bien le savoir «qu’en séries, c’est une autre saison qui commence et que les compteurs sont remis à zéro et que plus que jamais ce sont les petits détails qui font la différence, et qu’il faut aller là où ça fait mal, et tout et tout…»
«Faire comme Rappi»
«Je ne sais pas si Genève n’était pas prêt mais nous, nous l’étions, c’est certain, souligne Romain Loeffel. Personne à Lugano n’est satisfait de cette 9e place et la nouvelle formule de championnat nous offre une occasion incroyable d’effacer tout ça et de rester dans la course au titre. Cela fait un moment que nous savons que nous allons passer par ces séries préliminaires. Nous avons eu le temps de resserrer les rangs et de nous remobiliser. On sait que si on se qualifie pour les play-off, on peut être très dangereux. Il y a un an, nous étions dans la situation inverse puisque nous avions terminé deuxièmes du championnat et que Rapperswil nous avait battus 4-2 dans la série après avoir passé par les pré-play-off.»
Ce dimanche, Romain Loeffel espère que les tifosi répondront présent (contrairement au public genevois qui a boudé le match de vendredi) et que la Corner Arena sera bouillonnante pour enfoncer le clou. «On se méfie de l’Aigle blessé, dit-il. Il va y avoir une réaction, c’est certain. Ce sera une nouvelle fois un duel serré. Mais nous avons prouvé, lors du deuxième tiers, que nous pouvions aussi imposer notre jeu et ne pas seulement contrer celui de l’adversaire. On peut bâtir là-dessus pour cet acte II.»
À Lugano, le contraste entre vaincus et vainqueurs pourrait être encore plus saisissant à l’issue du match.