FootballLe parfait coup de la dépanne de Heiko Vogel
Directeur sportif en janvier, entraîneur intérimaire depuis février, l’Allemand de 47 ans est un des acteurs majeurs du parcours européen du FC Bâle. À confirmer jeudi (21h), pour la demi-finale retour de Conference League contre la Fiorentina.
- par
- Valentin Schnorhk
Il lui reste quatre matches. Au moins. Il y en aura peut-être un cinquième. Dans l’agenda d’Heiko Vogel, la date du mercredi 7 juin attend encore d’être planifiée. Ce sera à Prague, si le FC Bâle conserve son avantage du match aller sur la Fiorentina jeudi (21 h), pour la demi-finale retour. En tant qu’entraîneur. Ou bien ce sera sans doute non loin du Parc Saint-Jacques, à préparer la saison 2023-24. En tant que directeur sportif.
Double destin. Jeudi, Heiko Vogel peut devenir le premier entraîneur à amener un club suisse en finale d’une Coupe d’Europe, alors que l’Allemand est seulement là pour dépanner. Il ne veut plus être entraîneur. Ce n’est pas ce pour quoi il a été engagé à l’hiver par le président David Degen, plus de dix ans après avoir quitté le FCB après un premier passage comme adjoint de Thorsten Fink puis comme entraîneur principal. Vogel a été pris pour donner du sens au projet sportif bâlois et c’est parce qu’il a également des qualités de technicien qu’il s’est mis au service du club, après que celui-ci a remercié Alex Frei début février.
Un intérim réussi
Sauf que si l’intérim dure aussi longtemps, c’est parce que Heiko Vogel fait du bon travail et qu’il ne servait à rien de précipiter les choses. Ainsi, le FCB a pris le temps, et c’est en grande partie Vogel qui a choisi Timo Schultz comme nouvel entraîneur dès la saison prochaine. «Je l’ai contacté pour la première fois en mars et nous avons été convaincus à 100% par lui dès la première seconde», a-t-il expliqué la semaine dernière, après l’annonce de la signature de l’ex-coach de Sankt Pauli (2e Bundesliga). L’homme a donc choisi son propre successeur.
Reste que Vogel met la barre haute. En Coupe d’Europe, du moins. Dans sa capacité à exécuter le projet bâlois aussi, qui ambitionne de mettre en valeur certains jeunes joueurs. S’ils avaient déjà été performants avec Alex Frei, les Zeki Amdouni, Andy Diouf ou Dan Ndoye ont pris une tout autre dimension ces dernières semaines. Surtout de par leurs performances sur la scène continentale. L’intérimaire a en effet trouvé une équipe-type depuis son arrivée, celle qu’il reproduit autant que possible dans les matches de Conference League.
Quand vient l’Europe, il est ainsi capable de la stimuler et de lui faire croire à l’impossible. Cela a été le cas contre Nice, ou la semaine dernière à Florence, avec ce succès 2-1 qui permet d’aborder avec confiance le match retour. Mais pas non plus avec la sérénité la plus totale. «Je ne pense pas que la Fiorentina sera la même qu’à l’aller, j’ai donc préparé l’équipe à ce que le match soit différent, a-t-il expliqué mercredi, en conférence de presse. Nous aurons besoin d’un mélange de plaisir, de courage, de confiance et beaucoup de souffrance. Et comme je l’ai déjà dit la semaine dernière, il faudra être dans un jour proche de la perfection.»
Faire oublier la Super League
Pour Bâle, comme pour Heiko Vogel, il y a en effet là une excellente manière de raconter un conte de fées. Et d’omettre donc la partie sur cette saison ratée en Super League, où le FCB pointe actuellement à la sixième place, celle qui ne donne droit à rien. «Nous voulons nous qualifier pour la finale, parce que ça ne va pas très bien en championnat, a admis l’Allemand de 47 ans. Mais je ne veux pas penser au championnat, seulement à la Fiorentina. Nous devons nous concentrer là-dessus et pas sur notre situation en Super League.» Parce que si les Rhénans devaient manquer la finale ainsi qu’une qualification européenne, le bilan de Vogel en prendrait un sacré coup.
Mais l’ancien entraîneur des réserves du Bayern Munich et du Borussia Mönchengladbach a une chance: il n’est pas jugé sur ces critères-là. Son vrai travail, celui pour lequel il a été nommé, doit se voir plus tard. L’homme n’est pas mécontent: «Je vois enfin la lumière au bout du tunnel, mais je serais vraiment content quand je l’aurai atteint.» Pas simple de porter deux casquettes.