Corée du Sud – Dépourvus de diplôme médical, les tatoueurs crient leur colère

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Corée du SudDépourvus de diplôme médical, les tatoueurs crient leur colère

En Corée du Sud, le tatouage est strictement encadré, réservé aux seuls médecins. La Cour constitutionnelle venant de le confirmer, le secteur poursuit son expansion dans l’illégalité.

Une loi vieille de plusieurs décennies peut punir les contrevenants de deux ans de prison ou dix millions de wons (près de 7600 francs) d’amende.

Une loi vieille de plusieurs décennies peut punir les contrevenants de deux ans de prison ou dix millions de wons (près de 7600 francs) d’amende.

AFP

Des tatoueurs sud-coréens ont dénoncé, vendredi, une décision «pathétique» de la Cour constitutionnelle du pays, qui a confirmé l’interdiction de la pratique du tatouage par toute personne n’exerçant pas une profession médicale. Si le tatouage en soi n’est pas illégal en Corée du Sud, il est considéré comme une procédure que seul un médecin peut effectuer.

En vertu de cette loi, vieille de plusieurs décennies, les contrevenants risquent jusqu’à deux ans de prison ou dix millions de wons (près de 7600 francs) d’amende, bien que les poursuites soient rares.

Un groupe de tatoueurs sud-coréens avait engagé une procédure pour contester cette loi, en vain. Jeudi, la Cour constitutionnelle a rejeté leur requête, invoquant le risque d’«effets secondaires liés à la santé» si les tatouages étaient effectués par des personnes n’exerçant pas une profession médicale. «Personne au monde considère le tatouage comme une pratique qui nécessite une expertise médicale. Ce que nous faisons est de l’art», se défend Kim Do-yoon, qui dirige un syndicat composé de 650 tatoueurs. «C’est tout simplement pathétique, parce que seuls les juges de la Cour constitutionnelle ne semblent pas le savoir.»

Lui-même fait personnellement l’objet de poursuites judiciaires après avoir été filmé en train de tatouer une célèbre actrice sud-coréenne, et il a promis de se battre avec tous les moyens légaux à sa disposition. «Je veux être acquitté par la Cour suprême de Corée», a-t-il déclaré, ajoutant que cela «créerait un précédent juridique significatif».

Même les esthéticiennes…

L’interdiction reflète le statut longtemps marginalisé des tatouages en Corée du Sud, où ils étaient autrefois associés presque exclusivement au crime organisé. La Cour a déclaré qu’il appartenait au corps législatif du pays de décider s’il fallait introduire un nouveau programme permettant aux tatoueurs n’ayant pas de formation médicale d’exercer légalement.

Selon l’Association coréenne du tatouage, au moins un million de personnes se sont tatouées dans le pays, et ce secteur illicite, mais en pleine expansion, représente environ 200 milliards de wons par an (plus de 150 millions de francs). L’association précise que 200’000 esthéticiennes, qui appliquent du maquillage permanent à leurs clientes en utilisant des techniques de tatouage, sont également soumises aux règles actuelles.

(AFP)

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