Amérique du Sud: Le Venezuela veut regagner du terrain sur son voisin le Guyana

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Amérique du SudLe Venezuela veut regagner du terrain sur son voisin le Guyana

Caracas a organisé, dimanche, un référendum pour récupérer l’immense région riche en pétrole qui constitue les deux tiers du territoire de l’État voisin. Georgetown reste «vigilant».

En brandissant le résultat du référendum, le président vénézuélien Nicolás Maduro (à gauche) a assuré que son pays allait récupérer l’Essequibo, la région riche en pétrole de son voisin.

En brandissant le résultat du référendum, le président vénézuélien Nicolás Maduro (à gauche) a assuré que son pays allait récupérer l’Essequibo, la région riche en pétrole de son voisin.

AFP

Brandissant le résultat du référendum, le président vénézuélien Nicolás Maduro a assuré que «maintenant, oui, nous allons récupérer» l’Essequibo, la région riche en pétrole sous administration de son voisin, le Guyana, qui dit rester «vigilant».

Le référendum, organisé dimanche, a donné une «écrasante victoire» du oui, notamment à la cinquième question, avec 96,33% de votants favorables à l’intégration de la région disputée au Venezuela.

Caracas revendique depuis des décennies ce territoire (parfois appelé Guayana Esequiba) de 160’000 km2, représentant plus des deux tiers du Guyana et où vivent 125’000 personnes, soit un cinquième de sa population. Avec les découvertes récentes de pétrole dans la zone, le Guyana fait désormais partie des pays avec les réserves per capita les plus élevées au monde.

De son côté, le ministre des Affaires étrangères du Guyana, Hugh Todd, a indiqué que son pays entendait rester «vigilant». «Nous devons toujours rester vigilants. Même si nous ne pensons pas» que Nicolas Maduro «ordonnera une invasion, nous devons être réalistes quant à l’environnement au Venezuela et au fait que le président Maduro peut être très imprévisible».

Caracas ne reconnaît pas la Cour

Sur le plan international, Hugh Todd a indiqué que son pays poursuivait sa coopération en matière de défense avec les États-Unis et d’autres «partenaires stratégiques». Il a aussi souligné que son pays opérait «une poussée diplomatique» pour tenter de convaincre le Venezuela de participer à la procédure devant la Cour internationale de justice (CIJ), plus haute instance judiciaire de l’ONU, dont Caracas ne reconnaît pas la compétence. Mais aussi pour faire «cesser les menaces de Caracas envers le Guyana».

Le président guyanien Irfaan Ali et son vice-président Bharrat Jagdeo se sont entretenus, ces derniers jours, notamment avec le président cubain Miguel Diaz-Canel, le ministre britannique des Affaires étrangères David Cameron ou des responsables d’organisations internationales.

«La participation a été faible»

Hugh Todd a aussi minoré l’importance du référendum: «La participation a été faible. Il semble que les Vénézuéliens ont d’autres priorités.» Officiellement, la participation s’est élevée à 50% environ, selon le président du Conseil national électoral Elvis Amoroso, qui l’a qualifiée de «sans précédent».

Réagissant à la situation, les États-Unis ont invité «le Venezuela et le Guyana à continuer à chercher une solution pacifique à leur différend. Ce n’est pas un référendum qui va le régler». «Le nombre de votes n’a pas de signification, le référendum n’a pas d’impact sur le processus devant la CIJ», estime Mariano de Alba, de l’International Crisis Group.

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«Ce type de consultations ne sont pas des sources juridiques contraignantes en droit international public», rappelle Guillermo Tell Aveledo, professeur à l’Université métropolitaine. Caracas soutient que le fleuve Essequibo doit être la frontière naturelle, comme en 1777, à l’époque de l’Empire espagnol. Le Guyana, lui, estime que la frontière date de l’époque coloniale anglaise et que celle-ci a été entérinée en 1899 par une Cour d’arbitrage. Le pays a saisi la CIJ pour la faire valider.

(AFP)

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