FootballSion a des bases que l’on ne veut pas le voir détruire
L’arrivée de Mario Balotelli peut-elle changer la donne de ce FC Sion joueur? La victoire 2-1 de samedi contre Bâle prouve que les Valaisans ne sont pas dans l’urgence.
- par
- Valentin Schnorhk Sion
Il n’avait même pas mis le nez dehors que son nom était déjà ovationné. À Sion, Mario Balotelli bouscule pas mal d’habitudes. Samedi, avant le match contre Bâle, il ne s’est pas montré à l’échauffement. Et pourtant, les gens ne pensaient déjà qu’à lui. Forcément, son entrée en jeu à la 65e minute a été accompagnée d’une véritable effervescence.
Mais est-elle raisonnable? Elle n’est en tout cas pas salutaire. Parce que cette formation valaisanne, qui s’est imposée 2-1 grâce à un but de Giovanni Sio à la 89e minute, avait mérité son succès bien avant que sa recrue n’entre en jeu. D’ailleurs, elle n’a rien changé. Car Sion dispose de certitudes dans son jeu qui ont largement contribué à ce qu’il domine le FCB.
Les trois enseignements
D’une certaine façon, ce succès sédunois rassure. Sion a envie de jouer, et cela peut marcher même contre les meilleures équipes. La prestation valaisanne de samedi est dans la lignée de ce que Sion cherche à produire depuis le début de saison: du jeu basé sur le mouvement de ses milieux de terrains, dont la liberté permet de créer des surnombres et des décalages pour parvenir jusqu’aux trente mètres adverses. Ensuite, c’est une autre affaire, mais les bases se solidifient.
Dans cet esprit-là, pour faire des différences comptables, il faudra trouver la solution pour intégrer au mieux Mario Balotelli. L’Italien est sans doute à court de forme, et les vingt-cinq minutes qu’il a disputées samedi ont été insipides, si l’on excepte un coup franc et une frappe lointaine repoussés par Hitz. Il n’est pas très mobile, il ne défend pas, mais on le savait déjà. Tramezzani compare son rôle à ce que Maradona pouvait être pour le Naples de Bigon. Soit. Mais cela suffit-il à repenser le projet pour l’adapter à un joueur à la fiabilité parfois douteuse? Les prochaines semaines le diront.
«J’ai été surpris de la manière dont on a abordé le match», a admis Alex Frei samedi. L’ancien attaquant manie la litote. Mais il ne fait pas de mystères. D’une certaine manière, il considère que la prestation du FC Bâle a été indigente. On est très loin du niveau collectif qu’on est en droit d’attendre d’un contingent aussi bien fourni. Notamment sur le plan défensif, où les Rhénans sont toujours aussi passifs. «Ce sont les mêmes problèmes que j’avais identifiés à mon arrivée, maintenant, j’en suis convaincu à 100%, a lâché Frei. Mais je vais les résoudre.» On attend de voir ça.
Le meilleur: Anto Grgic (FC Sion)
Il faut en choisir un, alors qui de mieux que le patron? Anto Grgic dicte le jeu sédunois depuis le début de saison et cela lui correspond parfaitement. Le capitaine est principalement à la relance, mais il compense tous les déplacements de Musa Araz (excellent aussi) et Denis-Will Poha. Et puis, il est décisif, puisqu’il a tiré le corner du 1-0, repris par Filip Stojilkovic. Grgic montre la voie, et Sion a la bonne idée de le suivre.
Le moins bon: Zeki Amdouni (FC Bâle)
Zeki Amdouni a-t-il véritablement été le plus mauvais sur le terrain samedi? Pas forcément, même si en le sortant à la pause, Alex Frei l’a d’une certaine manière pensé. Surtout, il n’a pas pesé comme on attend qu’il le fasse. Dans un très mauvais FC Bâle, il n’est pas parvenu à faire fructifier le peu de ballons qui arrivaient jusqu’à lui. Qu’il soit touché entre les lignes ou qu’il décroche très bas, le Genevois n’est jamais parvenu à accélérer le jeu comme à son habitude. Cela raconte aussi l’importance qu’il a très vite prise dans le jeu bâlois.
La décla’
Le fait tactique
On l’a souvent noté depuis le début de saison: Sion est joueur parce que son milieu est mobile. Anto Grgic, Musa Araz et Denis-Will Poha créent des surnombres là où le jeu le nécessite pour progresser. Les effets peuvent être multiples, dépendant des besoins.
Samedi, il s’agissait surtout d’éliminer la première ligne bâloise, même si celle-ci était bien passive, afin d’arriver dans le camp adverse et d’y faire circuler le ballon. La clé? Utiliser Grgic ou Araz pour créer des supériorités à la relance. Un 3 contre, voire un 4 contre 3 toujours bien joué, puisqu’il a souvent permis de trouver l’homme libre. En l’occurrence, régulièrement un des défenseurs centraux (Saintini et Cavaré), qui peuvent ainsi avancer en conduite de balle.
La statistique
27, comme le nombre de ballons touchés par Sion dans la surface adverse. Son meilleur score depuis le début de saison, qui illustre la fluidité du jeu valaisan samedi. De son côté, Bâle n’est venu que 12 fois dans la surface sédunoise, son pire total depuis la reprise.
Une question pour penser l’avenir
Le FC Sion si complémentaire collectivement est-il véritablement capable de se sacrifier pour un seul homme?