Résolution historique à l’ONU: «Nous disons que notre viol compte et vous devez le reconnaître»

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Résolution historique à l’ONU«Nous disons que notre viol compte et vous devez le reconnaître»

Des victimes de viols ont fait passer leur message vendredi à l’ONU, où l’Assemblée générale a adopté une résolution «historique» sur l’accès à la justice des rescapés de violences sexuelles.

Amanda Nguyen, 30 ans, est la fondatrice de l’ONG «Rise» qui se bat pour ce texte depuis des années afin de faire entendre la voix des «1,3 milliard de survivants d’agressions sexuelles à travers le monde».

Amanda Nguyen, 30 ans, est la fondatrice de l’ONG «Rise» qui se bat pour ce texte depuis des années afin de faire entendre la voix des «1,3 milliard de survivants d’agressions sexuelles à travers le monde».

Getty Images via AFP

Dans un texte adopté par consensus vendredi, l’Assemblée générale de l’ONU «exhorte les Etats à prendre des mesures efficaces, dans le cadre de leur système juridique national et conformément au droit international, pour permettre aux victimes et aux personnes rescapées de violences sexuelles et fondées sur le genre d’avoir accès à la justice, aux voies de recours et à l’assistance».

«Jour historique»

La résolution, accueillie par des cris de joie et des applaudissements, souligne notamment l’importance pour les victimes «d’accéder rapidement et sans entrave» à la justice, la nécessité de «renforcer» la coopération internationale et l’importance de la protection des droits des femmes de manière générale.

«L’Assemblée générale n’a jamais voté une résolution autonome qui reconnait le viol en temps de paix, c’est un jour historique», a commenté Amanda Nguyen, fondatrice de l’ONG «Rise», qui se bat pour ce texte depuis des années afin de faire entendre la voix des «1,3 milliard de survivants d’agressions sexuelles à travers le monde».

«Qu’est-ce que vous portiez?»

«Je voulais être astronaute, je ne voulais pas être une activiste, mais voilà, je me retrouve ici. Et les vêtements que je portais quand j’ai été violée sont exposés ici», raconte la militante de 30 ans.

Pantalons, shorts, robes plus ou moins couvrantes, et même un maillot de bain de petite fille: depuis mi-juillet et jusqu’à vendredi, 103 mannequins étaient exposés dans le hall du quartier général de l’ONU. Une exposition baptisée «What were you wearing?» («Qu’est-ce que vous portiez?») pour dénoncer la culpabilité trop souvent rejetée sur les victimes d’agressions sexuelles.

«Symbole puissant»

«Nous savons que nous devons faire plus pour éliminer les violences sexuelles dans le monde, cette résolution qui fait date nous rapproche de cet objectif», a commenté de son côté lors du débat le représentant américain Jeffrey DeLaurentis, notant toutefois que le texte «ne crée pas de droits ou d’obligations dans le droit international».

Mais même si cette résolution de l’ONU peut être vue seulement comme «symbolique», c’est un «symbole puissant», estime Amanda Nguyen. «Parce que nous sommes là, nous crions. Nous disons que notre viol compte et vous devez le reconnaître».

Amendements rejetés

De nombreux défenseurs du texte espéraient qu’il soit adopté sans l’ombre d’une réserve par l’ensemble des Etats membres. Mais le Nigeria, soutenu par plusieurs autres délégations, notamment l’Egypte, la Malaisie ou l’Iran, a tenté de modifier le texte.

Tous ses amendements qui réclamaient la suppression de références aux violences sexuelles au sein du couple, à la violence fondée sur le genre, ou encore à l’accès à la contraception, ont toutefois été largement rejetés.

Victime ou témoin d’une agression sexuelle?

(AFP)

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