FootballLe futur patron, c’est Aurèle Amenda
À 20 ans, il compte déjà 4 sélections avec la Suisse M21 et 2 apparitions en Champions League. Le Biennois est l’avenir de la Suisse en défense centrale.
- par
- Robin Carrel
Lors du dernier mercato estival, le cas Fabian Rieder a longtemps occupé les dirigeants des Young Boys. Le milieu de terrain bernois a fini par partir à Rennes, quelques heures après la qualification de son club pour la phase de poules de la Ligue des Champions, et tout le monde était très content. Mais pendant que l’international A faisait la une des gazettes, ils étaient déjà nombreux à courtiser Aurèle Amenda dans les coulisses. YB a résisté et c’est une bonne nouvelle pour le football suisse, où il pourra encore progresser tranquillement et parfaitement entouré.
Le jeune homme a soufflé ses 20 bougies en juillet dernier, mais il compte déjà la bagatelle de 35 matches avec les professionnels bernois. Le Seelandais devient gentiment incontournable avec les champions de Suisse et c’était parfaitement le plan de ses dirigeants, qui l’ont convaincu de rester dans la capitale cet été. Les Young Boys forment un club qui ne dépense pas en millions sur le marché des transferts pour prendre la place de ceux qu’ils passent des années à faire mûrir dans leur centre de formation. Exemplaire.
«YB a toujours eu un projet bien monté autour de moi. Depuis tout petit. Des personnes comme Steve von Bergen et Christoph Spycher m’ont beaucoup aidé et conseillé à ce propos», a expliqué le joueur, après un entraînement sur la pelouse de la Tuilière, en amont de la rencontre contre le Monténégro en direction de l’Euro 2025, prévue vendredi. «En ce moment, tout se passe bien pour moi, a-t-il poursuivi. Je monte les échelons les uns après les autres. Franchement, j’espère que ça va continuer comme ça. En ce moment, j’ai la chance de jouer la Ligue des Champions avec mon club formateur et c’est un rêve qui se réalise.»
Le défenseur central culmine déjà à 1m94, mais en plus il va très vite et il a une relance sûre. Un combo qui, forcément, fait rêver pas mal de recruteurs. D’autant plus que se profile pour lui, tout bientôt, le test ultime: se coltiner deux fois Erling Haaland et compagnie, en C1, en l’espace de quelques semaines. «Cet été, avec mon agent, c’était notre but: effectuer une grande saison en Super League, avant d’éventuellement faire le pas à l’étranger. Et puis la Ligue des Champions, découvrir l’ambiance du Marakana à Belgrade… C’est une autre fenêtre qui s’ouvre pour moi! En plus, il y a bientôt Manchester City qui arrive et ce sont de grandes expériences à vivre.»
À l’heure de la «chasse aux pépites» dans la majorité des clubs et même sur des dizaines de comptes sur les réseaux sociaux, cet équilibre est louable. «Je n’y ai pas vraiment pensé, parce que dès le départ, dans mon esprit, c’était clair. J’avais ce truc de rester avec les Young Boys, a-t-il appuyé. Steve von Bergen avait insisté sur ce point et j’ai un très bon exemple avec Fabian Rieder. Il était resté à Berne, a joué une vraie saison complète en championnat de Suisse et il y a eu de bons résultats à la clé. Moi je veux faire pareil avant de penser aller ailleurs.»
En plus d’YB où il est encore un peu le «p’tit jeune» ( et sous contrat jusqu’en 2025), Amenda peut y ajouter une jolie expérience de futur taulier des M21 de l’équipe de Suisse. Le Bernois a joué le dernier Euro espoirs et il peut ainsi partager son expérience avec ses nouveaux coéquipiers, changement de génération oblige: «Ça compte pas mal au niveau du vécu, cette catégorie d’âge, où j’ai pu apprendre pas mal de choses. Et maintenant encore, dans ces qualifications pour l’Euro 2025! Parce que mon rôle a un peu changé. J’ai plus d’expérience, donc je peux plus parler avec mes coéquipiers.»
Il peut aussi se targuer d’y jouer les traducteurs, envers ses compatriotes romands. «C’est vrai, s’est-il marré. Je suis devenu bilingue. En tant que Biennois, on ne l’est pas forcément au départ. Mais je le suis devenu en allant aux Young Boys, où j’ai finalement appris l’allemand très vite. Parce qu’au départ, je ne parlais que le français…»
Le langage du football est universel, paraît-il, mais une petite dose de Schwytzertütsch peut aider dans le coin.