GuerreLa reconstruction de l’Ukraine «doit commencer maintenant»
Selon le chancelier allemand Olaf Scholf, il faut débuter la reconstruction de l’Ukraine. Celle-ci pourra compter sur le soutien international.
La reconstruction de l’Ukraine est la «mission d’une génération, qui doit commencer maintenant», a déclaré mardi le chancelier allemand Olaf Scholz, malgré les attaques russes qui continuent de faire rage sur ce pays. L’Ukraine peut compter sur le soutien de la communauté internationale pendant des décennies pour réparer ses infrastructures, a assuré le dirigeant allemand, lors une conférence à Berlin.
Il s’agit «rien moins que de créer un nouveau plan Marshall pour le XXIe siècle», a-t-il lancé, en ouvrant cette conférence réunissant responsables politiques et experts. Reconstruire l’Ukraine est «un défi pour des générations», a-t-il poursuivi, mais aussi une chance pour moderniser ses routes, ponts, hôpitaux et moyens de transport.
Ampleur «stupéfiante»
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, également présente à la conférence, a jugé «stupéfiante» l’ampleur des destructions depuis le début de l’invasion russe le 24 février. «La Banque mondiale estime le coût des dégâts à 350 milliards d’euros (345 millions de dollars) – c’est assurément plus que ce qu’un pays ou une union peut fournir seul. Nous avons besoin de tout le monde sur le pont», a-t-elle dit.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui a fait une allocution retransmise par vidéo, a appelé au soutien de la communauté internationale pour permettre au pays de boucler son budget l’an prochain. «À cette conférence, nous devons prendre une décision pour boucher le trou du déficit du budget ukrainien l’an prochain», a-t-il dit. «C’est une somme très importante de 38 milliards de dollars (…) ce sont les salaires des enseignants, des médecins, ce sont les prestations sociales, les retraites», a-t-il insisté.
Le Premier ministre ukrainien, présent à la conférence, a insisté sur le besoin urgent d’argent «pour nous aider à passer l’hiver et à sauver les gens d’une catastrophe humanitaire». Faire face à cette crise permettrait aussi de «sauver le continent européen (…) d’un tsunami migratoire», a-t-il dit, alors que des millions de personnes, surtout des femmes et des enfants, ont déjà fui l’Ukraine pour trouver refuge dans des pays de l’Union européenne, notamment en Pologne et en Allemagne.
«L’Europe doit prouver sa force»
Présent également à la conférence, le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki a exhorté les Européens à tenir tête à la Russie. «La politique d’apaisement face à la Russie est un échec et tous ceux qui essaient encore de la mettre en œuvre tirent l’Europe vers le bas», a-t-il prévenu.
«L’Europe est beaucoup plus forte que la Russie mais le fait qu’elle n’ait pas été capable de stopper Poutine jusqu’ici prouve que c’est en quelque sorte un tigre de papier», a-t-il poursuivi. «Nous devons renforcer nos politiques pour vraiment surmonter les difficultés auxquelles nous sommes confrontés. Si nous ne gagnons pas la guerre avec la Russie, nous risquons plus que de perdre l’Ukraine et sa sécurité – nous risquons de marginaliser tout le continent».
Et d’avertir les Européens: «Le monde ne traite qu’avec des acteurs forts». «L’Europe doit prouver sa force», a-t-il lancé.