VaudDes jeunes boivent moins grâce à une app du CHUV
L’idée de l’hôpital universitaire testée sur 1770 étudiants vaudois a été honorée par une parution dans le «British Medical Journal».
Vous pensez peut-être que de boire un verre quotidiennement en mangeant ou faire régulièrement l’apéro en fin de semaine reste dans la norme. L’appli Smaart, développée par le Service de médecine des addictions du CHUV, va peut-être vous prouver le contraire. Testé sur près de 1800 étudiants lausannois âgés d’une vingtaine d’années, le programme permet d’évaluer au travers d’un quiz sa consommation d’alcool et de relever des défis pour la diminuer si nécessaire.
Boire un à deux canons par jour lors d’un repas pour un homme de 30 ans reste par exemple moyennement risqué, mais on voit tout de même que 40% à 70% des personnes de cet âge boivent moins. Le risque augmente dès que le seuil des 5 doses d’alcool en un jour est atteint pour un homme, et 4 pour une femme.
Consommation en baisse de 10%
Une femme de 30 ans qui boit 5 verres ou doses (lire encadré) par soir du jeudi au samedi est déjà clairement dans le rouge. Peut-être croira-t-elle se situer dans la norme, mais, d’après les données du CHUV, 98,3% des femmes de cet âge ont une consommation moins importante. «Ce qui est très frappant avec l’alcool, c’est que plus on boit, plus on a l’impression que les autres boivent autant que nous, voire plus», explique Nicolas Bertholet, coauteur de cette étude publiée jeudi dans le «British Medical Journal» et cité dans «24 Heures».
Le quotidien romand précise qu’une partie des participants n’avaient pas accès à l’application pour permettre une comparaison. Dans le groupe de ceux qui l’avaient téléchargée la diminution de la consommation sur 12 mois était plus importante de 10% que dans l’autre groupe, «preuve de l’efficacité du dispositif», conclut Nicolas Bertholet. L’application Smaart est téléchargeable gratuitement sur l’App Store et Google Play.
Une dose, c’est quoi?
Une dose d’alcool ou un verre équivaut à 10 grammes d’alcool pur, soit un décilitre de vin, 2,5 décilitres de bière ou 2,5 centilitres d’alcool fort. Selon les normes internationales, le terme «consommation épisodique à risque» désigne la consommation d’une grande quantité d’alcool – à partir de 4 verres pour les femmes et de 5 pour les hommes – en quelques heures et au moins une fois par mois. Environ 16% de la population suisse a une consommation épisodique à risque, les hommes étant presque deux fois plus nombreux que les femmes à se trouver dans cette situation (20.7% contre 11.1%). 30% des 20 et 24 ans s’adonnent à une telle consommation au moins une fois par mois selon les chiffres de l’Office fédéral de la santé publique.