AfriqueNiger: une vingtaine de civils tués près du Mali
Une attaque de «bandits armés» perpétrée en début de semaine dans la région de Tillabéri a fait une vingtaine de morts parmi les civils.
Une vingtaine de personnes ont été tuées dans une attaque de «bandits armés» en début de semaine dans un village de la région de Tillabéri, près du Mali, a annoncé mercredi la radio publique nigérienne.
«La région de Tillabéri (…) a été endeuillée suite à une attaque perpétrée par des bandits armés le lundi 20 mai 2024, une attaque ayant malheureusement causé la perte d’une vingtaine de personnes», a indiqué la radio publique nigérienne La Voix du Sahel.
La radio ne précise pas les circonstances du massacre, mais indique qu’il est survenu dans le village de Djambala, sur la route nationale numéro 1, à une trentaine de kilomètres de Tillabéri, la grande ville du sud-est nigérien, elle-même située à 100 km de la capitale Niamey. Parmi les victimes figurent des femmes et des enfants, selon des informations diffusées sur les réseaux sociaux par des ressortissants de la zone.
Le Niger est la cible d’attaques jihadistes régulières depuis près de dix ans, dans plusieurs pans de son territoire. Il est dirigé depuis juillet 2023 par un régime militaire avec à sa tête le général Abdourahamane Tiani, qui a renversé le président élu Mohamed Bazoum.
«Face à cette situation inhumaine et indigne le chef de l’Etat, Abdourahamane Tiani, a instruit le ministre de la Jeunesse , porte-parole du gouvernement, le colonel-major Abdramane Amadou d’aller témoigner toute la compassion du peuple nigérien et présenter les condoléances aux familles des victimes», précise la radio. Ce dernier «s’est recueilli sur les tombes» et «une fatiah (prière) a été dite pour le repos des âmes des disparus», poursuit-elle.
Les attaques continuent
Tillabéri est une immense et instable région d’une superficie de 100’000 km2, située dans la zone dite «des trois frontières» entre le Niger, le Burkina Faso et le Mali. Considérée comme un repaire de groupes jihadistes armés agissant dans les trois pays, cette région est le théâtre depuis 2017 d’actions sanglantes de ces groupes liés à Al-Qaïda et à l’Etat islamique: elle est placée sous état d’urgence depuis.
Les attaques continuent malgré le déploiement massif de forces anti-jihadistes. Lundi dernier, sept soldats nigériens sont morts dans une attaque à Boni près de la frontière entre le Niger et le Burkina Faso, selon le gouvernement à Niamey, qui précise que ses forces ont en riposte tué «plusieurs dizaines de terroristes».
Fin janvier, vingt-deux civils ont été tués dans le village de Motogatta près de Ouallam dans Tillabéri. En août 2023, l’armée nigérienne avait subi une des plus sanglantes attaques, perdant 17 soldats dans «une embuscade terroriste», entre Boni et Torodi.