JuraL’oiseau rare de Delémont est un merle blanc
Dans le jardin d’un géomètre, un volatile pas comme les autres se fait remarquer depuis le printemps.
- par
- Vincent Donzé
Depuis ce printemps, un merle tient compagnie à un géomètre établi avec sa famille dans une villa de Delémont. Un merle, mais pas n’importe lequel: son plumage est d’un blanc presque immaculé. Est-ce un mâle ou une femelle? Mystère, mais le merle blanc a fait son nid avec un merle tout ce qu’il y a de plus noir, dans un recoin d’un bâtiment.
L’ingénieur Manuel Lachat s’est approché du volatile, mais pas à moins de cinq mètres. D’abord avec son smartphone, puis avec un téléobjectif. La diffusion de ses images via WhatsApp a suscité de nombreux commentaires: «Un collègue genevois a trouvé ça bizarre et très rare», rapporte Manuel Lachat.
Le couple noir/blanc ne se montre jamais ensemble, mais le merle blanc picore souvent autour de la maison de Manuel Lachat. «Mes filles ont bien fait de me convaincre de passer d’un gazon à une prairie: le merle trouve des insectes à manger en sautillant», dit-il.
Quelqu’un a vu un étourneau sur les images de Manuel Lachat et de sa fille Romane, mais «Le Quotidien Jurassien» a pris l’avis d’un naturaliste: pour Peter Anker, membre de la Société d’écologie et de protection des oiseaux de Delémont (SEPOD), il s’agit d’un merle noir atteint de leucistisme, une mutation génétique qui affecte la production de mélanine, un phénomène qui empêche la coloration du plumage.
S’il était albinos, le merle blanc aurait des yeux rouges. Avec ses yeux noirs et son bec jaune résultant d’un autre pigment, le carotène, le merle blanc de Delémont apparaît comme étant un mâle aux yeux de Peter Anker.