Moyen-OrientLe Koweït exécute cinq personnes par pendaison
Cinq personnes ont été pendues jeudi au Koweït, dont l’une avait été condamnée à la peine capitale pour sa participation à un attentat suicide contre une mosquée, en 2015, qui avait fait 26 morts.
Le Ministère public a supervisé «l’application de la peine de mort à la prison centrale du Koweït» à l’encontre de cinq personnes, dont la plupart ont été condamnées pour meurtre, a indiqué le parquet koweïtien, dans un communiqué.
Attentat de juin 2015
Le Koweït avait été frappé le 26 juin 2015 par le pire attentat de son histoire lorsqu’un kamikaze saoudien avait déclenché sa ceinture d’explosifs dans une mosquée chiite de la capitale. Il s’agissait de la première attaque revendiquée par le groupe jihadiste Etat islamique (EI) dans ce pays à majorité sunnite. Elle avait fait 26 morts et 227 blessés, provoquant une vive émotion au sein de la population.
L’homme exécuté jeudi dans le cadre de cette affaire est Abdel Rahmane Sabah Saoud, un apatride qui avait apporté la ceinture d’explosifs depuis la frontière saoudienne et conduit le kamikaze jusqu’au lieu de l’attentat. Il avait été condamné à mort par la Cour suprême du Koweït, en mai 2016. En première instance, il avait reconnu la plupart des faits, mais il avait ensuite tout nié en appel.
Sabah Saoud avait déclaré que le kamikaze lui avait assuré qu’il avait l’intention de détruire la mosquée sans viser les fidèles. Cette attaque au Koweït était intervenue après deux attentats commis en mai 2015 contre deux mosquées chiites de l’est de l’Arabie saoudite, qui avaient également été revendiqués par l’EI et avaient fait 25 morts au total.
Parmi les autres hommes exécutés jeudi, figurent un Koweïtien, un ressortissant égyptien et un membre de la minorité apatride des bidouns du Koweït, tous condamnés pour meurtre. Un ressortissant srilankais a lui été pendu pour trafic de stupéfiants.
Une pause de cinq ans
Ces exécutions sont les premières au Koweït depuis celles de novembre, lorsque sept personnes incluant deux femmes avaient été pendues pour une série de meurtres. Il s’agissait des premières exécutions au Koweït, depuis janvier 2017, lorsque les autorités avaient pendu sept personnes parmi lesquelles un membre de la famille régnante et une femme qui avait mis le feu lors d’un mariage, causant des dizaines de morts.
Le Koweït a exécuté des dizaines de personnes depuis l’introduction de la peine de mort au milieu des années 1960 et la plupart des condamnés sont des meurtriers ou des trafiquants de drogue. La peine capitale est très répandue dans la région, notamment en Arabie saoudite, où 74 personnes ont été exécutées depuis le début de l’année, selon un décompte de l’AFP.