50 000 francs de plus par année pour les ministres genevois

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Canton de Genève50 000 francs de plus par année pour les ministres

Le Conseil d’État genevois propose de hausser de 50’000 francs par année le revenu de ses membres, qui n’auront plus de rentes à vie. De quoi consterner certains parlementaires.

Eric Felley
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Eric Felley
L’actuel président du Conseil d’État de Genève, Serge Dal Busco ne représentera pas en 2023. Il ne devrait donc pas profiter longtemps du salaire majoré demandé.

L’actuel président du Conseil d’État de Genève, Serge Dal Busco ne représentera pas en 2023. Il ne devrait donc pas profiter longtemps du salaire majoré demandé.

Laurent Guiraud/TdG

Le peuple genevois a décidé en novembre 2021 de mettre en fin au généreux régime de retraites de ses magistrats au Conseil d’État. Par 78% des voix, ils ont aboli leur retraite à vie. Ce système avait été remis en cause dans le cadre de l’affaire Pierre Maudet. En plein dans la tourmente et pressé à la démission, celui-ci avait obtenu une rente à vie après huit années de magistratures en juin 2019.

L’attractivité de la fonction

À la suite de cette votation, le Conseil d’État genevois a planché sur un nouveau règlement, qui a été présenté la semaine dernière. Concernant la retraite, les magistrats ne toucheraient plus qu’une allocation de fin de mandat, correspondant aux 70% du dernier revenu et seulement pendant deux ans. Mais, en compensation, le Conseil d’État propose de majorer le revenu annuel de chacun de ses membres de 300’000 à 350’000 francs, soit une augmentation de 50’000 francs pour «préserver l’attractivité de la fonction», selon l’argumentation officielle.

Un marchandage?

Dans les rangs du Grand Conseil genevois, cette proposition fait l’unanimité contre elle, selon «La Tribune de Genève». Chez les Verts, la députée Marjorie de Chastonay parle «d’étonnement et de consternation». Jean Burgermeister d’Ensemble à Gauche fustige un Conseil d’État «qui décide de se servir encore plus alors que le peuple a demandé la fin des privilèges». Le PLR Yvan Zweifel se demande: «Est-ce juste de viser si haut en cette période?» Il soupçonne le Conseil d’État de se livrer à un marchandage pour parvenir à un montant qui serait acceptable. Enfin selon André Pfeiffer de l’UDC: «S’accorder une telle augmentation, c’est plus que limite».

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