OTANUn coran brûlé met un frein à la candidature de la Suède
Les réactions ont fusé après qu’un Irakien a mis le feu à un exemplaire du livre sacré des musulmans. La Turquie, qui peut décider de l’entrée dans l’OTAN du pays scandinave, est courroucée.
Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a fustigé, jeudi, la Suède pour avoir autorisé la tenue d’une manifestation au cours de laquelle un coran a été brûlé, assombrissant encore les chances de voir ce pays nordique rejoindre l’OTAN. «Nous enseignerons aux Occidentaux arrogants qu’insulter les musulmans ne relève pas de la liberté d’expression», a déclaré le président turc lors d’une intervention télévisée, ajoutant qu’il condamne cet incident «dans les termes les plus forts».
Un Irakien a brûlé, mercredi, un exemplaire du coran devant la principale mosquée de Stockholm, après que la police suédoise a autorisé ce «rassemblement», qui coïncidait avec le début de la fête musulmane de l’Aïd al-Adha. «Nous montrerons notre réaction de la manière la plus ferme possible, jusqu’à ce qu’une victoire déterminante soit remportée contre les organisations terroristes et l’islamophobie.»
Une semaine avant une réunion importante
Le discours ferme de Recep Tayyip Erdogan a été prononcé une semaine avant que les plus hauts diplomates de Turquie et de Suède ne se rencontrent à Bruxelles, pour discuter de la candidature de Stockholm à l’adhésion à l’OTAN. La Turquie et la Hongrie retardent la ratification de la candidature, qui a été approuvée par tous les autres membres de l’alliance de défense dirigée par les États-Unis.
Les responsables occidentaux espéraient accueillir officiellement la Suède au sein de l’OTAN avant le sommet qui se tiendra en Lituanie, les 11 et 12 juillet.
Dans sa décision écrite autorisant la manifestation, la police de Stockholm avait estimé que les risques de sécurité associés à l’incendie «n’étaient pas d’une nature qui pourrait justifier, en vertu des lois actuelles, une décision de rejet de la demande».
Ambassade brièvement envahie en Irak
En Irak, des partisans du leader chiite irakien Moqtada Sadr sont parvenus, jeudi, à pénétrer brièvement à l’intérieur de l’ambassade de Suède à Bagdad, en signe de protestation après qu’un Irakien a brûlé des pages d’un exemplaire du coran à Stockholm. Les protestataires, quelques dizaines, sont restés environ un quart d’heure dans la représentation diplomatique suédoise et en sont ressortis dans le calme, à l’arrivée des forces de l’ordre.
Le gouvernement irakien a aussi vivement condamné l’action de son compatriote réfugié en Suède. Son Ministère des affaires étrangères a dénoncé «la permission donnée par les autorités suédoises à un extrémiste de brûler un exemplaire» du coran.
Au cours de la manifestation devant l’ambassade de Suède, des protestataires ont brûlé des drapeaux arc-en-ciel, symbole de la communauté LGBT+.