Présidentielle américaine 2020: La justice de Géorgie examine le dossier contre Trump

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Présidentielle américaine 2020La justice de Géorgie examine le dossier contre Trump

L’ex-président risque une quatrième inculpation pénale en moins de six mois, cette fois en Géorgie où il est dans le viseur de la justice pour avoir tenté d’inverser le résultat de 2020.

Pour prévenir d’éventuelles pressions ou violences, des barrières de sécurité ont été installées devant le tribunal du centre d’Atlanta où se déroule l’enquête.

Pour prévenir d’éventuelles pressions ou violences, des barrières de sécurité ont été installées devant le tribunal du centre d’Atlanta où se déroule l’enquête.

Getty Images via AFP

Les procureurs de Géorgie ont commencé lundi à faire déposer leurs témoins sur les tentatives présumées illicites de l’ex-président américain Donald Trump d’obtenir l’inversion du résultat de l’élection de 2020 dans cet État clé, en vue de probables inculpations.

Si des poursuites étaient effectivement lancées contre Donald Trump, en campagne pour la primaire républicaine pour reconquérir la Maison-Blanche en 2024, il s’agirait de sa quatrième inculpation pénale en moins de six mois.

Les experts juridiques prêtent à Fani Willis, la procureure du comté de Fulton, comprenant Atlanta, capitale de cet État du sud-est du pays, l’intention de recourir à une loi en vigueur en Géorgie sur la délinquance en bande organisée, utilisée notamment contre les gangs, et prévoyant des peines de cinq à vingt ans de prison.

Parmi les témoins, deux anciennes élues démocrates et l’ancien vice-gouverneur républicain de Géorgie ont déposé devant le grand jury et les témoignages se poursuivaient au-delà de 17 h 00 (23 h 00 en Suisse), horaire normal de fermeture du tribunal, selon des journalistes sur place.

Ce panel de citoyens investis de pouvoirs d’enquête et chargés de valider une éventuelle inculpation a été constitué par la procureure, qui enquête depuis 2021 sur cette affaire, afin de déterminer s’il existait assez d’éléments pour inculper Donald Trump, notamment pour des faits de fraudes et d’ingérences électorales.

Sans attendre, le principal intéressé s’en est pris lundi sur sa plateforme Truth Social à l’ancien vice-gouverneur, estimant qu’«il ferait mieux de ne pas témoigner devant le grand jury de Fulton». Il a de nouveau attaqué la procureure, l’accusant de «vouloir uniquement +se faire Trump+» et réitérant ses affirmations non étayées selon lesquelles c’est lui qui aurait été victime de fraude en Géorgie en 2020 au profit de son adversaire démocrate Joe Biden.

Capture d’écran «Truth Social».

Capture d’écran «Truth Social».

L’enquête a été déclenchée par un appel téléphonique en janvier 2021 de Donald Trump – dont l’enregistrement a été rendu public – dans lequel il demandait à un haut responsable local, Brad Raffensperger, de «trouver» les quelque 12’000 bulletins de vote à son nom qui lui manquaient pour remporter les 16 grands électeurs de cet État.

«Piratage, fausses déclarations et harcèlement»

Les charges retenues devraient révéler «une série d’actes illégaux pour inverser le résultat de l’élection en Géorgie: piratage informatique, fausses déclarations, harcèlement, etc.», a énuméré sur les réseaux sociaux Anthony Kreis, un professeur de droit de l’université de cet État.

Le juriste conservateur Jonathan Turley estime que l’importance accordée à cet appel téléphonique sera «révélatrice» de la crédibilité du dossier. «Si l’accusation repose sur cet appel, elle apparaîtra comme un coup politique», écrit-il dans une tribune publiée lundi.

Des avocats de Donald Trump se sont d’ailleurs insurgés dans un communiqué après la publication rapportée par plusieurs médias d’un document énonçant des charges contre leur client sur le site du tribunal, rapidement retiré et dont le tribunal a catégoriquement démenti tout caractère officiel. Ils accusent le bureau du procureur du comté de ne «pas respecter l’intégrité du processus du grand jury». Le grand jury a déjà recommandé des inculpations pour une douzaine de personnes dont les identités n’ont pas été divulguées.

Pour prévenir d’éventuelles pressions ou violences, des barrières de sécurité ont été installées devant le tribunal à Atlanta. Contrairement aux procès fédéraux, les débats devant la justice en Géorgie sont télévisés, mais le magnat de l’immobilier, qui doit une bonne partie de sa célébrité à l’animation d’une émission de télé-réalité, devrait être autorisé à s’y faire représenter.

Même en cas de victoire en 2024, s’il est condamné, il ne pourra pas se gracier lui-même ou obtenir l’abandon des poursuites par le bureau du procureur, puisqu’il s’agit d’une affaire au niveau de l’État de Géorgie, sur laquelle l’État fédéral n’a pas autorité.

Cette procédure porte sur une partie des faits visés par l’inculpation le 1er août de Donald Trump devant un tribunal fédéral à Washington pour ses manœuvres présumées illégales lors de l’élection de 2020. La date du procès n’a pas encore été fixée.

L’ancien président, qui écrase ses adversaires dans les sondages pour la primaire républicaine, doit également être jugé en mars et en mai 2024. Il devra répondre de l’achat du silence d’une actrice de films X, devant la justice de l’État de New York, puis de sa présumée négligence dans la gestion de documents confidentiels, devant la justice fédérale en Floride (sud-est).

Résumé des déboires judiciaires de Donald Trump.

(AFP)

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