«Safer phone»: Freiner la 5G: initiative populaire lancée, le Parlement temporise

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«Safer phone»Freiner la 5G: initiative populaire lancée, le Parlement temporise

Un comité soutenu par les Verts a lancé lundi un texte qui veut freiner l’exposition de la population au rayonnement. Les débats s’annoncent nourris.

Yannick Weber
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Yannick Weber
Les valeurs limites en Suisse sont déjà bien plus faibles qu’à l’étranger.

Les valeurs limites en Suisse sont déjà bien plus faibles qu’à l’étranger.

20min/Matthias Spicher

«On ne parle pas d‘interdictions mais d’aménagements!» Comme pour se prémunir de l’accusation de vouloir tout interdire, les Vert-e-s du canton de Genève ont écrit, lundi, que l’initiative populaire qu’ils soutiennent officiellement ne visait pas à bloquer quoi que ce soit. Le texte, baptisé «Safer phone», veut modifier la Constitution pour y intégrer un article qui doit forcer la Confédération à prendre «des mesures visant à protéger les êtres humains, les animaux et les plantes ainsi que leurs espaces vitaux contre le rayonnement non ionisant généré techniquement». 

Fibre optique plutôt qu’antennes

Le débat se fait notamment sur fond de craintes autour de la 5G, dont le développement, en Suisse, se fait attendre pour certains ou se fait trop rapidement pour d’autres. «Les installations et les appareils doivent respecter le principe de l’exposition la plus faible possible», dit le comité d’initiative sur son site. Les initiants veulent en outre privilégier la fibre optique plutôt que les antennes. Tout relèvement des valeurs limites d’émissions serait aussi empêché. 

Car à Berne, une motion déposée par le groupe PLR demande de «permettre le passage à la 5G à l’échelle nationale dans les cinq prochaines années». Le Conseil national l’a acceptée, avec le vote unanime du PLR, et de la très grande majorité des élus Vert’libéraux, du Centre et de l’UDC. «Il n’existe à ce jour aucune étude prouvant les effets nocifs de la technologie 5G sur la santé», disait au Parlement Christian Wasserfallen (PLR/BE). 

Renvoyé aux calendes grecques

Le comité d’initiative «Safer Phone» n’avance pas non plus la moindre étude. Tout au plus, il dit qu’une enquête de l’EPFZ auprès de 7000 personnes «montre qu’une majorité d'entre elles s’inquiète des effets de la téléphonie mobile et de l’électrosmog». L’idée est surtout de faire preuve de précaution, tant qu’on n’est pas sûr, il vaut mieux «éviter tout risque pour la santé». 

La commission des télécommunications du Conseil des États, pourtant à majorité de centre-droit, n’a pas suivi l’avis du Conseil national. Pas plus tard que vendredi dernier, elle a décidé à l’unanimité de renvoyer à plus tard le traitement de la motion PLR pour accélérer le développement de la 5G et demande des informations supplémentaires à l’État au sujet des valeurs limites d’émission et de l’impact sur les «personnes particulièrement vulnérables». «La commission estime qu’une décision dans ce domaine sensible devrait se fonder sur des informations aussi étayées que possibles», dit-elle.

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