AthlétismeLoïc Gasch: «Mon corps a dit stop»
Le Vaudois disputera son dernier concours de saut en hauteur ce jeudi au Weltklasse de Zurich, avec forcément beaucoup d’émotions.
- par
- Christian Maillard
C’est ce jeudi, au Weltklasse de Zurich, qu’il va tirer sa révérence. Loïc Gasch a préféré s’arrêter là, à 29 ans, la mort dans l’âme, à moins de douze mois des Jeux olympiques de Paris. Le Vaudois, qui a pris le temps de réfléchir, avait trop mal à une cheville pour retrouver le niveau qui était le sien l’an passé quand il avait décroché la médaille d’argent de saut en hauteur lors des Mondiaux en salle de Belgrade. Ou lorsqu’il avait battu son record de Suisse, le 13 mai 2021 à Lausanne.
«Cette décision de raccrocher n’a pas été facile à prendre, explique Loïc Gasch, mais après une bonne réflexion, je suis aujourd’hui serein. Il est vrai qu’on peut se poser des questions, par rapport au timing, de raccrocher à un an des Jeux. Mais si cela peut paraître bizarre pour les gens de l’extérieur, mon entourage est moins surpris par cette annonce.»
Pour l’athlète de Grandson, c’est une grosse page qui se tourne. «Mon équipe voyait bien que j’avais tout le temps mal à une cheville, que les douleurs étaient si présentes qu’elles ont eu forcément un impact sur ma motivation. Sans elle, cela ne valait pas la peine de continuer.» Après tant de blessures dans sa carrière, cette décision était inévitable. «Mon corps a dit stop et il faut être capable de l’écouter. Ma cheville est en si mauvais état que cela ne me permet plus d’évoluer à mon meilleur niveau. Je ne veux pas m’entraîner aussi durement pour 2,20 m.»
Avec une carrière marquée par 12 titres de champion de Suisse, un record national à 2,33 m et une médaille d’argent aux Mondiaux en salle de Belgrade en 2022, le Vaudois peut être fier de regarder dans le rétro. «Je ne m’imaginais pas réussir tout ça quand j’ai commencé, avoue-t-il. Mais c'est surtout le plaisir que je vais retenir, tous ces moments de joie et toutes ces belles rencontres durant ces années. J’ai eu la chance de gagner des belles choses et c’est sûr que c’est toujours plus agréable de partir avec ce palmarès que sans rien.»
Loïc Gasch ne gardera dans son cœur que des beaux moments. «Comme la première fois que j’ai franchi 2 mètres, ou la fois où j’ai passé les 2,10 m, remarque-t-il, sans oublier le jour où il a atteint les 2,20 m. Et je ne vous parle pas des 2,30 m, ce sont tous des instants incroyables.»
La tête haute
Ce jeudi à Zurich, dans un stade du Letzigrund plein en présence de sa famille, ses proches et ses amis, cela va forcément être une soirée spéciale pour lui et beaucoup d’émotions. «Car, admet-il, une fin de carrière, c’est quelque chose, y compris dans le sport où il y a toujours de grosses émotions. Il est sûr que devant ma famille, cela va être difficile mais en même temps ça va être beau de profiter une dernière fois de ce public.» Avant de partir la tête haute. Il peut.