Dérèglement climatique: Greenpeace accuse TotalEnergies de financer des bombes climatiques

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Dérèglement climatiqueGreenpeace accuse TotalEnergies de financer des bombes climatiques

Selon une étude l’ONG écologiste, le groupe pétrolier sera impliqué dans plus de 30 projets d’énergies fossiles super-émetteurs de CO₂.

Le site de Vaca Muerta, en Patagonie, où TotalEnergies prévoit d’extraire du gaz de schiste, est le plus émetteur de CO₂, suivi de deux projets au Qatar, selon Greenpeace.

Le site de Vaca Muerta, en Patagonie, où TotalEnergies prévoit d’extraire du gaz de schiste, est le plus émetteur de CO₂, suivi de deux projets au Qatar, selon Greenpeace.

AFP

La major française TotalEnergies participe, en tant qu’actionnaire ou opérateur, à 33 projets de gaz et de pétrole «super-émetteurs» en gaz à effet de serre, accuse mercredi Greenpeace dans une étude visant à démontrer une «logique d’expansion fossile» en contradiction avec les objectifs climatiques.

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Selon l’ONG, ces 33 projets sont susceptibles d’émettre au moins 1 milliard de tonnes de CO₂ équivalent (CO₂e) chacun. «Catastrophiques pour le climat», ces projets aussi qualifiés de «bombes climatiques» «mettent en péril» l’objectif le plus ambitieux de l’accord de Paris en 2015 de limiter le réchauffement de la planète à +1,5 °C par rapport à l’ère préindustrielle.

Près de 100 milliards de tonnes de CO₂ équivalent

Si les réserves encore contenues dans ces projets à fin 2022 étaient effectivement extraites et brûlées, elles pourraient produire 93 milliards de tonnes de CO₂e, couvrant les émissions «en amont» (transport, extraction, transformation) et celles liées au gaz et pétrole consommés par l’usager final. Elles représenteraient sur la durée l’équivalent d’une fois et demie les émissions mondiales annuelles, estimées en 2019 à environ 60 milliards de tonnes de CO₂e, selon le GIEC.

À partir des données du cabinet de recherche Rystad Energy arrêtées à avril 2023, Greenpeace a retenu les projets dans lesquels TotalEnergies est engagé dans au moins un actif – un projet pouvant regrouper plusieurs actifs, ou champs, et impliquer plusieurs entreprises opératrices et/ou actionnaires.

Le projet le plus émetteur de CO₂ se trouve en Patagonie

Ces projets se situent dans 14 pays et 19 se trouvent «à moins de 50 km d’une zone de biodiversité protégée», selon l’ONG. «Le plus émetteur», selon Greenpeace, est le projet d’extraction de gaz de schiste de Vaca Muerta en Argentine, suivi de deux projets au Qatar.

D’autres sont recensés aux États-Unis, au Brésil, en Australie, au Mozambique et aussi en Russie, dans l’immense champ de gaz liquéfié Artic LNG2: le groupe en est toujours actionnaire à 10%, même s’il a annoncé ne plus retenir dans ses comptes cette participation ni les réserves potentielles, en vertu des sanctions contre Moscou.

Greenpeace entend «apporter une contribution au débat d’intérêt général sur l’enjeu de l’expansion fossile», qui sera au cœur de la COP28 dans un mois à Dubaï (30 novembre au 12 décembre), souligne l’ONG, à la veille de la publication des résultats financiers du groupe.

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L’organisation écologiste accuse également la multinationale d’avoir continué, après l’accord de Paris en 2015, à «s’engager dans une perspective d’exploration et d’ouverture de nouveaux champs pétroliers et gaziers», avec «l’acquisition de nouvelles licences d’exploration» dans «84 projets différents».

Enfermés dans une dépendance

«L’industrie fossile crée cette fameuse demande pour continuer à engranger des profits faramineux, et nous enferme dans une dépendance (…) pour plusieurs décennies», commente Greenpeace. «Nous continuons à investir dans de nouveaux projets pétroliers pour répondre à la demande mondiale encore croissante qui, selon nos projections, devrait se stabiliser jusqu’à 2030 puis décroître» et pour répondre «au déclin naturel de nos champs actuels (4% par an)», a justifié mercredi le groupe.

(AFP)

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