Birmanie: Quatorze corps de Rohingyas retrouvés échoués sur une plage

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BirmanieQuatorze corps de Rohingyas retrouvés échoués sur une plage

Douze femmes et deux garçons ont été retrouvés sans vie sur une plage birmane. Ils faisaient partie d’un groupe qui voulait fuir en bateau vers la Malaisie: 35 personnes ont été sauvées, douze sont portées disparues.

Les Rohingyas tentent régulièrement de fuir la Birmanie, où ils sont persécutés, par la mer, en direction de la Malaisie ou de l’Indonésie (ici le 31 décembre 2021).

Les Rohingyas tentent régulièrement de fuir la Birmanie, où ils sont persécutés, par la mer, en direction de la Malaisie ou de l’Indonésie (ici le 31 décembre 2021).

AFP

Les corps de quatorze personnes ont été retrouvés échoués sur une plage en Birmanie, a déclaré, lundi, un responsable de la police locale, un sauveteur soulignant que certaines étaient des membres de la minorité des Rohingyas, qui avaient voulu quitter le pays par bateau. «Quatorze cadavres ont été retrouvés et 35 personnes, dont les propriétaires du bateau, ont été secourues», a dit le lieutenant-colonel Tun Shwe, le porte-parole de la police du district de Pathein, à environ 200 km à l’ouest de Rangoun.

Un sauveteur de la Myanmar Rescue Organization a précisé que huit cadavres avaient été découverts dimanche et que tous étaient ceux de Rohingyas ayant tenté de se rendre en Malaisie. Selon un militant de cette minorité musulmane, contacté par l’AFP, les quatorze victimes sont douze femmes et deux garçons. Le bateau transportait des personnes originaires des villes de Buthidaung, Maungdaw et Sittwe, dans l’État de Rakhine, où vit l’essentiel de la minorité rohingya, a-t-il ajouté, refusant d’être identifié.

Ils risquent d’être inculpés

Selon les survivants, 61 personnes se trouvaient à bord du navire, a indiqué à l’AFP le membre du groupe de sauvetage, douze personnes étant toujours portées disparues. Les personnes qui ont été sauvées sont détenues au poste de police de Pathein, a déclaré le porte-parole Tun Shwe. Il n’a pas précisé si certains d’entre eux seraient inculpés, comme c’est parfois le cas pour les Rohingyas surpris en train de fuir le pays.

Des centaines de milliers de Rohingyas, membres d’une communauté ayant immigré en Birmanie il y a plusieurs générations, ont depuis 2017 fui ce pays, dont la population est en majorité bouddhiste, après une répression brutale de l’armée qui a perpétré des massacres et des viols, selon les témoignages de réfugiés.

Washington parle de génocide

Les Rohingyas qui se trouvent encore sur le territoire birman sont largement considérés comme des étrangers arrivés du Bangladesh, se voyant refuser citoyenneté, droits et accès aux services. Le chef du régime de la junte du Myanmar, Min Aung Hlaing, qui était à la tête des forces armées pendant la répression de 2017, a qualifié le terme de Rohingya d’«imaginaire».

En mars dernier, les États-Unis ont officiellement déclaré que les violences commises par l’armée birmane à l’encontre des Rohingyas constituaient un génocide, affirmant qu’il existait des preuves évidentes d’une tentative de «destruction» de la minorité musulmane.

Des mois en mer

Chaque année, des centaines d’entre eux entreprennent des voyages périlleux de plusieurs mois par la mer, vers d’autres États de l’Asie du Sud-Est. La Malaisie, un pays relativement riche, est généralement leur destination privilégiée, mais certains finissent aussi par rejoindre l’Indonésie. Nombre d’entre eux arrivent par bateau après avoir enduré des mois de voyage éprouvants en mer.

Ceux qui sont arrêtés sont souvent envoyés dans des centres de détention qui, selon les groupes de défense des droits de l’homme, sont généralement surpeuplés et sales. Le mois dernier, des centaines de migrants rohingyas se sont échappés d’un centre de détention en Malaisie, après une émeute.

(AFP)

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