AfriqueAu moins 27 civils tués dans un nouveau massacre en RDC
Selon des observateurs et l’armée congolaise, au moins vingt-sept civils ont été tués samedi à l’aube en RDC par des membres du groupe armé Forces démocratiques alliées.
Au moins vingt-sept civils ont été tués samedi à l’aube à Beni dans l’est de la République démocratique du Congo par des membres du groupe armé Forces démocratiques alliées (ADF), selon un nouveau bilan provisoire de l’armée et d’observateurs.
«Au moins 27 civils ont été tués au village Beu-Manyama, près de Mamove (territoire de Beni, Nord-Kivu) ce samedi. Les ADF sont soupçonnés», a écrit sur Twitter le Baromètre sécuritaire du Kivu (KST), qui dispose d’observateurs dans cette région.
«À notre arrivée, c’était déjà tard parce que l’ennemi ADF avait déjà tué à la machette plus d’une dizaine de nos concitoyens», a indiqué à l’AFP dans la journée, le capitaine Anthony Mualushayi, porte-parole de l’armée à Beni (Nord-Kivu, est).
«Nous les avons pourchassés. Je vous informe que nos militaires ont neutralisé sept ADF. Un ADF a été capturé pendant l’opération de ratissage de cette zone dans la partie ouest de la Nationale N°4 où l’ennemi a fui après avoir été délogé de ses fiefs», a ajouté l’officier.
État de siège
Toujours dans la journée, la Croix-Rouge locale a fait état d’un bilan humain plus lourd, affirmant qu’une vingtaine de civils ont été tués dans cette attaque et d’autres personnes ont été enlevées. «Cet après-midi, le bilan de l’attaque de Beu Manyama est passé de 21 à 24 civils tués», a déclaré à l’AFP Philippe Bonane, chef de la Croix-Rouge du territoire de Beni, qui supervisait l’opération de transfert des corps à la morgue.
Le village Beu-Manyama est situé à 36 kilomètres à l’Ouest d’Oicha, chef-lieu du territoire de Beni, vers la frontière avec la province voisine de l’Ituri. Ce massacre est intervenu après pratiquement un mois d’une relative accalmie enregistrée à Beni où les armées congolaise et ougandaise ont mené depuis fin novembre des opérations militaires conjointes contre les ADF, principalement à l’est de la route nationale N°4.
Vendredi dans le territoire d’Irumu, 17 corps décapités considérés comme ceux d’otages des ADF ont été découverts. Le Nord-Kivu et l’Ituri sont depuis une année sous état de siège, une mesure exceptionnelle qui a remplacé l’administration civile par l’armée et la police mais n’est pas parvenue jusqu’à présent à mettre fin aux violences.
Le groupe armé ADF, présenté par l’organisation État islamique (EI) comme sa branche en Afrique centrale (ISCAP en anglais), est accusé d’être responsable de massacres de milliers de civils en RDC et d’avoir commis des attentats djihadistes en Ouganda.