CachemireCinq morts dans une attaque contre un camp de l’armée indienne
Des rebelles présumés ont tué trois soldats avant d’être eux-mêmes abattus, a indiqué la police, quatre jours avant le 75e anniversaire de l’indépendance de l’Inde.
Deux hommes armés de fusils automatiques et de grenades «sont entrés dans le camp de l’armée dans l’obscurité et il y a eu un échange de tirs avec les soldats. L’armée a déploré trois décès et les deux attaquants ont également été tués», a déclaré à l’AFP Mukesh Singh, un haut responsable de la police. L’incident, qui s’est produit dans la région de Rajouri (sud), près de la ligne de contrôle hautement militarisée qui sépare le Cachemire du Pakistan, a également fait deux blessés parmi les soldats.
Selon les autorités, au moins 130 militants et des dizaines de policiers et de soldats ont été tués cette année dans des combats avec des rebelles luttant pour l’indépendance du Cachemire ou sa fusion avec le Pakistan.
Mercredi, des centaines de soldats indiens avaient défilé à moto dans la principale ville du Cachemire, Srinagar, en brandissant le drapeau national dans le cadre des célébrations de l’indépendance qui culmineront le 15 août.
Tensions entre l’Inde et le Pakistan
Les tensions se sont exacerbées au Cachemire depuis que New Delhi a imposé, en août 2019, son autorité directe sur ce territoire à majorité musulmane, également revendiqué par le Pakistan. La région a été le théâtre de plusieurs guerres depuis la partition des Indes et la création du Pakistan en 1947. L’Inde accuse son grand rival de soutenir les rebelles séparatistes, une allégation qu’Islamabad dément, affirmant soutenir seulement les Cachemiris dans leur droit à l’autodétermination. En 1948, l’ONU avait réclamé l’organisation d’un référendum d’autodétermination. Une demande réitérée en vain par la suite, New Delhi s’y opposant.
L’attaque de jeudi a coïncidé avec la fin d’un pèlerinage hindou annuel de deux mois dans un sanctuaire troglodyte du bas Himalaya. Les pèlerins en avaient été privés ces deux dernières années en raison des confinements imposés pour lutter contre la pandémie de Covid-19. Le gouvernement nationaliste hindou de l’Inde espérait voir un million de personnes y participer, mais seulement 300’000 se sont déplacées, selon les responsables, l’enthousiasme ayant été refroidi par des intempéries et des inondations dans lesquelles 17 pèlerins ont péri le mois dernier.