Football«On a l’impression que les arbitres ne sentent pas le jeu…
Alain Geiger et David Bettoni, les entraîneurs de Servette et Sion, ont parlé le même langage, en chœur, pour fustiger la prestation arbitrale lors du derby du Rhône (2-2).
- par
- Daniel Visentini Sion
À la 34e, juste après le penalty accordé à Sion, Alain Geiger a reçu un carton jaune pour réclamation. À la 90e, après avoir shooté dans un mauvais réflexe une gourde qui traînait à ses pieds, David Bettoni a été directement expulsé, la gourde ayant eu le tort de filer sur le terrain. Il y avait là un entraîneur du Servette FC qui s’était juste interrogé sur le bien-fondé d’un penalty et un entraîneur du FC Sion qui a seulement pesté de rage contre le replacement réticent d’un de ses joueurs. Pas de quoi fouetter un chat?
Pas pour M. Wolfensberger, l’arbitre de ce Sion-Servette qui s’est terminé sur un 2-2. Un troisième nul de suite entre les deux meilleurs ennemis romands. Mais qui n’a pas laissé les deux techniciens indifférents.
Alain Geiger d’abord. «J’aimerais bien qu’on siffle la même chose de match en match, soupirait-il. Nous, quand un joueur est touché dans les seize mètres après avoir tiré, on ne siffle pas penalty. Et là, on touche un Valaisan après qu’il a tiré et raté et ça fait penalty contre nous. Ce serait bien qu’on siffle la même chose chaque fois. Je dis ça dans un sens général. Ce serait bien que les arbitres relèvent un peu leur niveau. Plutôt que de donner un jaune ou un même un rouge à un entraîneur, comme ce soir. Parce que là, on a l’impression que les arbitres ne sentent pas le jeu.»
Le rouge, c’est pour son homologue David Bettoni. Lui, il a donc eu le malheur de shooter une bouteille. Il assume pleinement. «Je suis fier de mes joueurs, mais pas de mon comportement, a dit d’emblée le Français. Je ne dois pas faire ça, c’est clair. Après, si c’est le règlement, si quand on touche une bouteille qui finit malheureusement sur le terrain on doit prendre automatiquement un rouge, alors j’assume. Mais… Oui, je suis d’accord avec mon homologue et je le remercie pour ses mots.»
Il est interrompu par Alain Geiger. «Je crois que les arbitres ne se sont pas rendu compte qu’ils avaient deux gentlemen devant les bancs, ce soir, lâche le Servettien. Il y a aussi le quatrième arbitre qui a passé son temps à passer devant moi. C’est quoi? Un flic?»
Un mot sur le match, de David Bettoni. «Je suis content de ce point, disait-il. Surtout face à ce Servette, qui est une très belle équipe, qui nous était sans doute supérieur techniquement et dans la maîtrise. Un point c’est déjà ça, même si le chemin est encore long.»
Et Alain Geiger? «On voulait prendre le contrôle, c’est ce qu’on a fait, assurait-il. On a eu 60% de possession, 12-2 aux corners en notre faveur. Alors oui, on prend encore un but peu après avoir marqué. On fait des erreurs, c’est vrai. Mais si on n’en faisait pas, on serait premier du classement. Après la Coupe, on a su montrer du caractère, pour revenir dans le match après le 2-1 de Sion. C’est bien. On va travailler sur le reste encore.»