Hockey sur glaceQui sera choisi en premier par Montréal à la draft de NHL?
L’honneur d’être choisi par le club québécois au premier rang du repêchage devrait revenir au Canadien Shane Wright ou au Slovaque Juraj Slafkovsky. Nos journalistes ont choisi leur homme et en débattent.
- par
- Cyrill Pasche ,
- Emmanuel Favre
Qui sera numéro un de la Draft? Le Canadien Shane Wright, le Slovaque Juraj Slafkovsky, les deux joueurs les mieux cotés selon les divers recruteurs et experts?
Ou peut-être même un autre nom, comme celui de l’Américain Logan Cooley, un attaquant lui-aussi?
Le Canadien de Montréal parlera en premier au repêchage (Draft) de la NHL qui a lieu dans la nuit de jeudi à vendredi à… Montréal précisément. Et ce repêchage est plus indécis que jamais: aucun candidat ne se profile comme étant clairement le premier choix.
Malgré l’incertitude qui entoure l’identité du futur premier choix du repêchage, nos deux journalistes se sont glissés dans les bottes du directeur général du Canadien de Montréal. Et ils ont choisi leur camp, ou plutôt leur homme. Ils en débattent.
Emmanuel Favre
Juraj Slafkovsky
D’ordinaire, il ne faudrait pas tergiverser. Le premier directeur général d’une organisation de NHL à s’exprimer lors du repêchage de NHL doit choisir le meilleur joueur disponible, peu importe sa position.
Centre, ailier, défenseur gaucher, arrière droitier ou même gardien comme cela fut le cas avec Marc-André Fleury en 2003.
Mais 2022 n’est pas une cuvée ordinaire.
D’abord, elle n’est pas considérée comme exceptionnelle et ne semble pas receler un talent générationnel qui accélérera la reconstruction d’une équipe en difficulté.
Il n’y a pas de Nathan MacKinnon (pierre angulaire de la renaissance de l’Avalanche du Colorado), ni de Connor McDavid (figure identitaire des Oilers d’Edmonton) ni d’Auston Matthews (superstar des Maple Leafs de Toronto) dans la volée 2022.
Ensuite, les experts, ces gens payés pour évaluer les espoirs de 18 ans sur l’ensemble de la planète, ne s’entendent pas sur l’identité du hockeyeur qui sera appelé en premier sur l’estrade du Centre Bell de Montréal jeudi.
Voilà plusieurs semaines que les listes se résument en une question: Shane Wright ou Juraj Slafkovsky?
Le centre des Kingston Frontenacs en Ontario Hockey League, qui n’a jamais joué avec des adultes. Ou l’ailier gauche slovaque, qui a inscrit sept buts aux Jeux olympiques de Pékin et amassé neuf points au dernier Championnat du monde en Finlande.
Lequel de ces deux joueurs se développera le mieux et a le meilleur potentiel pour relancer un club qui figure aujourd’hui à des années lumières d’une accession aux play-off?
Mystère.
32e et dernier de la saison régulière 2021-2022, le Canadien de Montréal a remporté la loterie et sera la première formation à s’exprimer devant son public.
Nouveau directeur général des Habs, Kent Hughes mettra fin au débat qui alimente les gazettes, les écrans et les stations de radio.
Cela ne sera plus Shane Wright ou Juraj Slafkovsky. Cela sera l’un des deux.
S’il est audacieux, Hughes prononcera le nom du Slovaque.
Qui pourra compléter une ligne de parade, aux côtés du centre ontarien Nick Suzuki (22 ans) et de l’ailier droit américain Cole Caufield (21 ans), susceptible de devenir une attraction du circuit à moyenne échéance.
Un tel choix, bien sûr, ne règlerait pas le problème du Tricolore au centre, tant en profondeur qu’en termes de qualité.
Mais, comme l’équipe la plus titrée de l’Histoire, avec ses 24 Coupes Stanley, ne quittera pas la cave du championnat dans les 12 prochains mois, elle pourra trouver la perle espérée à la draft de 2023, cuvée où des talents générationnels sont attendus à cette position.
Cyrill Pasche
Shane Wright
Si je me glisse quelques instants dans le large costume du nouveau GM du Canadien de Montréal, Kent Hughes, je n’arrive tout simplement pas à prononcer le nom de «Slafkovsky».
Non pas qu’il soit si compliqué à articuler et à écrire, mais tout simplement parce que je ne vois pas comment le nouveau patron du Canadien, à peine débarqué à Montréal, pourrait risquer de se décrédibiliser en choisissant l’option la plus «exotique».
Même si la tentation Slafkovsky est certainement très grande, comment ne pas jouer la sécurité et miser sur un joueur canadien (Shane Wright), un centre qui plus est, dont tout le monde ou presque a dit le plus grand bien jusqu’à la semaine passée?
Cela fait maintenant des décennies que le Canadien de Montréal est à la recherche de la pièce manquante à son bonheur: un centre numéro un, droitier de surcroît, potentiellement capable de tenir ce poste hautement statégique et d’une importance capitale au cours de 10-15 prochaines années.
Il faudrait être fou pour choisir un ailier (Slafkovsky) dans la nuit de jeudi à vendredi alors que le joueur de centre tant recherché est à portée de main (ou plutôt de micro).
Si le directeur général du Canadien et son équipe de recruteurs choisissent Wright et que l’avenir démontre finalement qu’ils se sont trompés dans leurs évaluations, personne ne pourra vraiment leur en vouloir.
S’ils misent sur Slafkovsky et que celui-ci ne devient pas le joueur d’impact espéré, Kent Hughes et son équipe resteront à tout jamais ceux qui auront vilipendé le premier choix numéro un de draft du club depuis 1980.
Autrement dit, le Canadien de Montréal ne prendra aucun risque et optera pour la solution la plus évidente, celle de la raison: Shane Wright, Canadien, centre, droitier.