Hockey sur glace: Huguenin: «Je revis depuis que je suis à La Chaux-de-Fonds»

Engagé dans un émotionnel barrage de promotion/relégation face au rival ajoulot, le HC La Chaux-de-Fonds joue les prolongations d’une saison 2022-2023 d’ores et déjà réussie. Et le club des Mélèzes les joue plutôt bien puisqu’il mène toujours 2-1 contre le pensionnaire de National League dans cette série au meilleur des sept matches qui s’annonce explosive et tendue jusqu’au bout.

Ces duels entre la moins bonne équipe de l’élite et le champion de Swiss League, Anthony Huguenin a bien failli ne pas pouvoir les disputer. Car celui qui s’est imposé comme le leader incontesté de la défense neuchâteloise n’aurait pas pu être aligné si les Abeilles avaient affronté Langnau plutôt qu’Ajoie.

La raison? Début décembre, le joueur de 31 ans a été prêté en licence B à «La Tchaux» par le club emmentalois, qui avait logiquement assuré ses arrières en ajoutant une clause dans le contrat qui empêchait Anthony Huguenin d’affronter son ancien employeur.

Du coup, le maintien des Tigres au détriment de la Vouivre à l’issue d’un play-out disputé (4-2) a forcément été bien accueilli par le principal intéressé. «J’avais regardé pratiquement tous les matches de cette série, témoigne le Chaux-de-Fonnier. C’était vraiment une double satisfaction. Ça m’aurait embêté de ne pas pouvoir jouer ce barrage, mais j’étais aussi content que Langnau se soit sauvé. J’ai passé six ans là-bas, au sein d’un club qui me tient à cœur.»

Longtemps éloigné des patinoires en raison d’une blessure, l’ancien joueur du HC Bienne et de FR Gottéron avait rejoint la métropole horlogère pour retrouver la glace et des sensations, lui qui n’avait été aligné qu’à neuf reprises par Thierry Paterlini avec Langnau en début d’exercice. Mais la greffe entre Anthony Huguenin et son club formateur a finalement si bien pris que, un mois seulement après son arrivée, une nouvelle entente portant jusqu’à l’été 2026 a été signée par les deux parties.

«Je me plais ici, sourit le patron de la défense. Je suis donc content de rester trois ans de plus dans cette équipe. Je revis depuis que je suis ici, ça c’est sûr.» Il faut dire que le No 27 du HCC est tombé dans «un groupe qui vit bien ensemble» et qui enchaîne les victoires. C’est simple: depuis la signature d’Anthony Huguenin début décembre, les Abeilles ont remporté 31 des 35 matches disputés, décrochant au passage le titre en Swiss League.

«Devenir champion a été quelque chose d’incroyable, qui n’arrive pas chaque année, sourit le défenseur. Jouer le barrage est une chance supplémentaire. Il ne faut pas se mettre trop de pression, mais pas avoir de regrets à la fin non plus. Une chose est sûre, on a prouvé qu’en jouant notre jeu, en étant solide et en faisant preuve de caractère, on était capable de battre Ajoie, qui reste toutefois un club de National League et une bonne équipe.»

En décrochant son premier point dans la série mardi lors de l’acte III, la formation entraînée par Julien Vauclair a démontré qu’elle était toujours en vie et prête à se battre jusqu’au bout pour sauver sa place dans l’élite. Dans ces conditions, le HCC aura plus que jamais besoin de son leader défensif.

«Je suis venu ici dans l’optique de jouer et d’endosser des responsabilités, rassure Anthony Huguenin. J’ai beaucoup de temps de jeu, surtout en power play. Mon rôle à la ligne bleue en supériorité numérique est ma force. J’essaie d’aider l’équipe, notamment offensivement. Je donne aussi quelques conseils aux autres arrières, avec qui je parle beaucoup. Il y a une bonne ambiance et beaucoup d’entraide au sein de la défense. On n’a pas énormément d’expérience dans ce secteur, mais on a démontré une certaine solidité.»

Depuis le début du barrage, La Chaux-de-Fonds n’a ainsi accordé que six buts à Ajoie. Si le gardien Viktor Östlund (94,87% d’arrêts, 1,69 but encaissé/match) enchaîne les performances exceptionnelles devant le filet neuchâtelois, le défenseur chaux-de-fonnier continue, lui, de se montrer à son avantage au sein de l’arrière-garde de Louis Matte (69’27’’ de temps de jeu, un assist et un bilan neutre).

«Pour le moment, ça se passe bien et je suis vraiment content de mon choix, reprend-il. J’avais besoin de glace car je n’avais pas beaucoup joué au cours des deux dernières années. Les deux premiers mois ont été quelque peu compliqués, surtout physiquement. J’avais de la peine à tenir un match complet. Mais en jouant tous les deux jours en play-off puis en barrage, ça m’a forgé un foncier.»

Ça tombe à pic pour les Abeilles, la série étant partie pour durer encore un moment. Dans l’immédiat, Chaux-de-Fonniers et Ajoulots sont appelés à se retrouver ce jeudi soir (20 h) aux Mélèzes pour un acte IV qui sent la poudre.