Royaume-Uni: Sanctions pour les entreprises qui financent la guerre au Soudan

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Royaume-UniSanctions pour les entreprises qui financent la guerre au Soudan

Londres annonce prendre des mesures contre les entreprises fournissant financement et armes aux paramilitaires impliqués dans le conflit, qui a déjà fait 3 millions de déplacés.

Les paramilitaires, sur la photo tentent de prendre le contrôle du pays depuis plus de trois mois.

Les paramilitaires, sur la photo tentent de prendre le contrôle du pays depuis plus de trois mois.

ASHRAF SHAZLY / AFP

Le Royaume-Uni a annoncé mercredi des sanctions contre des entreprises qui fournissent financement et armes à l’armée et aux paramilitaires impliqués dans le conflit au Soudan. Ces gels d’avoirs visent des entreprises qui «alimentent le conflit au Soudan en procurant financement et armes aux milices», selon un communiqué de la diplomatie britannique. «Ces mesures strictes sur des entreprises contrôlées par les Forces armées soudanaises (FAS) et les Forces de soutien rapide (FSR) limiteront leur liberté financière en empêchant les ressortissants, entreprises et banques britanniques de traiter avec eux et mettront la pression sur les parties pour s’engager dans le processus de paix», ajoute le texte.

De l’argent dépensé dans un conflit «insensé»

Six entreprises, trois de chaque côté, sont visées par les sanctions. Celles-ci «visent directement ceux dont les actes ont détruit les vies de millions de personnes. Les deux côtés ont commis de multiples violations du cessez-le-feu dans une guerre qui est complètement injustifiée», a déclaré le ministre des Affaires étrangères James Cleverly dans un communiqué. «Des civils innocents continuent à subir les effets dévastateurs des hostilités, et nous ne pouvons simplement pas nous permettre de rester les bras croisés alors que de l’argent de ces entreprises, qui financent toutes les FAS ou les FSR, est dépensé dans un conflit qui n’a pas de sens», a-t-il poursuivi, ajoutant que Londres et ses partenaires continueraient à faire tout leur possible pour soutenir un processus de paix, mettre un terme aux violences et assurer un accès humanitaire.

Le conflit oppose depuis le 15 avril l’armée, dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane, aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), du général Mohamed Hamdane Daglo. Autrefois alliés, les deux généraux se disputent désormais le pouvoir et semblent déterminés à l’obtenir par les armes. La guerre a plongé le pays --parmi les plus pauvres du monde-- dans le chaos. Mais alors que les besoins humanitaires de la population et des personnes fuyant les violences augmentent, les agences humanitaires se plaignent du manque de générosité de la communauté internationale.

Plus de 3 millions de déplacés et réfugiés

Les trois mois de violence ont placé 25 millions de personnes en situation de besoin d’aide humanitaire, 2,2 millions de personnes ont été déplacées à l’intérieur du pays et l’estimation du nombre de personnes qui ont fui le pays se monte à 682'000, selon le ministère britannique des Affaires étrangères.

Le nombre réel de personnes ayant fui le pays est très certainement plus élevé que le chiffre donné par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), car le nombre d’arrivées en Egypte – près de 256’000 – remonte au 18 juin. «C’est plus qu’un simple chiffre. Il s’agit de personnes qui ont été déracinées, qui ont fui pour sauver leur vie, de familles qui ont été séparées et d’enfants qui ne pourront plus aller à l’école», a déclaré à l’AFP une porte-parole de l’OIM, Safa Msehli.

(AFP)

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