Burkina Faso : Appel «à faire toute la lumière» sur un «massacre» de civils 

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Burkina FasoAppel «à faire toute la lumière» sur un «massacre» de civils

L’UE a appelé dimanche le régime militaire au pouvoir au Burkina Faso à «faire toute la lumière» sur un «massacre» de civils qui aurait fait une centaine de morts cette semaine. 

Le chef de la junte du Burkina Faso, le capitaine Ibrahim Traoré (photo du 29 juin 2023).

Le chef de la junte du Burkina Faso, le capitaine Ibrahim Traoré (photo du 29 juin 2023). 

AFP

L’Union européenne a appelé dimanche le régime militaire au pouvoir au Burkina Faso à «faire toute la lumière» sur un «massacre» de civils qui aurait fait une centaine de morts, plus tôt dans la semaine. «Près d’une centaine de civils, dont des femmes et des enfants, auraient été tués lors d’un massacre dans le village de Zaongo, dans la région du Centre-Nord du Burkina Faso», selon un communiqué de l’UE, qui appelle «à faire toute la lumière sur les circonstances de cette tuerie afin d’en déterminer les responsabilités.»

La responsable des Affaires africaines au département d’Etat américain, Molly Phee, a déclaré pour sa part vendredi sur X (ex-Twitter), qu’elle était «choquée et attristée» par la nouvelle du massacre. «Le gouvernement américain condamne cette attaque dans les termes les plus forts», a-t-elle déclaré, appelant également les autorités burkinabè à enquêter. Ces dernières n’ont pour l’instant pas réagi officiellement.

Bilan incertain 

«Une enquête a été ouverte pour faire la lumière sur le massacre. Une communication suivra en temps opportun», a affirmé une source sécuritaire burkinabè à l’AFP. Selon le magazine «Jeune Afrique», le massacre a été perpétré par des hommes non identifiés le 6 novembre 2023. Plusieurs publications sur les réseaux sociaux ont montré ces derniers jours des photos de cadavres de femmes et d’enfants, présentés comme des habitants de Zaongo.

«Il est difficile d’avancer des chiffres car les corps ont été inhumés sans véritable constat», a déclaré un ressortissant de la zone à l’AFP, au sujet de cette tuerie. «Le massacre a eu lieu deux jours après des combats entre des forces de sécurité et des terroristes. Zaongo était l’un des rares villages de la zone à n’avoir pas encore été vidé par les terroristes. Certains soupçonnaient les habitants de collaborer avec eux», a précisé cette source.

Lutte antijihadiste 

Le Burkina Faso est pris depuis 2015 dans une spirale de violences attribuées à des groupes jihadistes affiliés à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique (EI), qui ont fait plus de 17’000 morts civils et militaires. De nombreuses localités, ciblées par les violences, ont été désertées, faisant plus de deux millions de déplacés internes.

Une enquête a été ouverte au Burkina Faso au mois d’avril, après un autre massacre de 136 personnes – dont 50 femmes et 21 enfants – perpétré le 20 avril, par des hommes en uniforme militaire, à Karma, dans le nord du pays. Le président de la transition, le capitaine Ibrahim Traoré, avait alors appelé à éviter des «conclusions hâtives» et à ne pas accuser immédiatement l’armée d’être responsable de cette tuerie. Le capitaine Traoré, arrivé au pouvoir par un coup d’Etat en septembre 2022, affirme faire de la lutte antijihadiste sa priorité. 

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(AFP)

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