Conseil fédéral«On s’est un peu habitué aux dépenses pendant le Covid»
Le budget de la Confédération devrait encore être équilibré l’an prochain, a annoncé mercredi Ueli Maurer. Pour la suite, le Parlement doit éviter toute nouvelle dépense, a-t-il prévenu.
Les dépenses liées à la gestion de la pandémie de Covid, l’accueil des réfugiés ukrainiens et la hausse du budget de l’armée pèsent sur les finances de l’Etat. Le conseiller fédéral Ueli Maurer a présenté les premiers chiffres en vue de la réalisation du budget 2023 de la Confédération et des perspectives pour les années suivantes.
Pour l’année prochaine, le budget est qualifié d’équilibré conformément aux exigences du frein à l’endettement, mais uniquement parce que les coûts de 1,7 milliard de francs liés à l’accueil des personnes ayant fui l’Ukraine sont comptabilisés à titre de dépenses extraordinaires, expliquent les autorités.
Une approche «insouciante»
De 2024 à 2026, le ciel s’assombrit sur les comptes, prévient le Conseil fédéral. Le montant des corrections budgétaires nécessaires pourrait atteindre 1,1 à 1,3 milliard, apprend-on aujourd’hui, même si le gouvernement nuance: «Les incertitudes sont toutefois grandes sur la question.» Le ministre des Finances a encore évoqué par exemple l’initiative sur les primes maladie ou le soutien aux crèches. Ajoutez à cela l’inflation et une situation conjoncturelle défavorable et «on pourrait arriver, dans le pire des cas, à un déficit de 7 milliards en 2026», selon Ueli Maurer.
«Ce qui m’inquiète, c’est qu’on a abordé les finances de façon insouciante. On s’est un peu habitué aux dépenses pendant le Covid», a commenté Ueli Maurer. «Ce qui est important désormais est que le Parlement n’ajoute pas encore des dépenses supplémentaires.» Et si tel était le cas, a prévenu le conseiller fédéral, l’alternative serait une hausse d’impôt, ce que ne veulent ni le Parlement, ni les citoyens selon le grand argentier.
La Confédération devra-t-elle faire des coupes budgétaires? Si oui, dans quel domaine? Ueli Maurer n’a pas donné plus de détails pour l’instant à ce propos, misant sur d’éventuels reports de certains projets pour alléger les coûts. «Il faut que le Parlement soit conscient que nous n’avons plus de place pour de nouvelles dépenses», a-t-il insisté.