Ski alpinYannick Chabloz est prêt à décoller sur les bosses de Val Gardena
Le «rookie» valdo-nidwaldien a découvert la Saslong cette semaine. Il s’élancera samedi (11h45) en descente pour son deuxième départ en Coupe du monde. Interview.
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Yannick Chabloz va s’élancer pour la première fois sur la Saslong de Val Gardena mardi.
freshfocusYannick Chabloz (22 ans) est en train de prendre son envol en Coupe du monde. Après avoir dévalé sa première descente le 27 novembre dernier à Lake Louise (40e), le skieur né à Aigle (il a grandi à Nidwald) va participer à la descente de Val Gardena samedi (11h45).
Yannick Chabloz, commençons par clarifier les choses. Comment doit-on vous qualifier?
(Il sourit). Vous pouvez choisir entre le Valdo-nidwaldien ou le Nidwaldo-vaudois. Les deux me vont. Je n’ai pas envie de choisir.
Vous avez remporté votre première victoire en Coupe d’Europe le week-end passé à Santa Caterina et vous allez prendre votre deuxième départ en Coupe du monde. C’est un beau début d’hiver pour vous…
C’est clair, ça démarre fort! L’objectif de la saison était de décrocher un premier départ en Coupe du monde donc c’est déjà réussi. Mais j’aimerais surtout décrocher une place fixe dans l’élite, donc je dois terminer dans les trois premiers au classement final d’une discipline en Coupe d’Europe. Cette victoire m’offre de précieux points dans cette optique. Ce n’était pas forcément un rêve mais c’est sympa de l’avoir dans mon palmarès.
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Le fait d’avoir été retenu pour une deuxième épreuve de Coupe du monde modifie-t-il vos plans?
Oui, mon premier départ en Coupe du monde a modifié mon plan. Il m’a donné envie de découvrir ces pistes du cirque blanc. C’est un peu le dilemme à mon niveau où je dois jongler entre les deux univers. Lors des épreuves de Wengen, par exemple, il y a des courses de Coupe d’Europe à Tarvisio (Italie). Je n’ai pas encore décidé où je m’alignais. Décrocher une place fixe dans l’élite est l’objectif ultime, mais c’est aussi important de participer aux entraînements et aux qualifications sur les pistes de Coupe du monde pour accumuler de l’expérience. Il va falloir faire des compromis tout l’hiver.
Ce premier départ en Coupe du monde vous a-t-il donné confiance?
Probablement. Sur cette piste de Santa Caterina (Italie), j’avais déjà réalisé un premier podium en Coupe d’Europe il y a un an. Je savais que je pouvais être rapide. Prendre part à l’épreuve de Lake Louise m’a bien boosté. Ce rêve réalisé m’a donné envie d’y retourner. Je suis revenu du Canada avec beaucoup de motivation et de confiance. Et c’est fou que ça ait payé directement!
Que retenez-vous de cette première descente en Coupe du monde?
Un rêve s’est réalisé. Mais j’avais quand même dans un coin de ma tête l’idée de faire des points. Là, j’ai pu emmagasiner de l’expérience et c’est assez génial le sentiment de skier sur ces pistes de Coupe du monde que je regardais à la télévision.
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Et du coup, quels ont été vos premiers sentiments en découvrant ces bosses de Val Gardena?
C’est assez impressionnant! Val Gardena, c’est une descente très sportive. Ça bouge tout le temps, il y a beaucoup de bosses et il faut être prêt en permanence. Sur la Saslong, il y a deux ou trois grands sauts et j’aime bien ça. En Coupe d’Europe, on a peu de pistes avec de si gros sauts. Là, on s’envole haut! Il faut se concentrer et bien travailler ses sauts. Et puis quand tu passes la ligne d’arrivée, tu as juste envie de recommencer.
Les cuisses ne brûlent pas trop?
(Il rigole). C’est un peu le problème! Aux entraînements, la tête disait ok mais les cuisses disaient stop et voulaient se reposer. En Coupe d’Europe, en Italie, on a skié une minute. Là, on skie pendant plus de deux minutes. Et vu les mouvements de terrain de la Saslong, on est jamais tranquilles.
Comment avez-vous abordé les fameuses bosses du chameau de Val Gardena?
Honnêtement, ces bosses du chameau n’étaient pas si terribles car on a le temps de les préparer avec ce long plat. C’est plutôt après, sur le passage du Ciaslat, où il y a des doubles bosses complètement artificielles et où chaque virage tourne assez fort. Après chaque courbe, il y a une bosse juste derrière la porte. Il faut tourner, amortir la bosse, etc. Et parfois sauter et atterrir derrière la bosse suivante sans trop amortir. Tout se joue à la reconnaissance.
Avec Beat Feuz, vous avez sûrement pu récolter de précieux conseils…
Oui, mais je n’ai pas beaucoup vu Beat (Feuz) ou Marco (Odermatt) avec mon dossard élevé. On est décalés à la reconnaissance. Mais le soir, ils nous ont donné quelques conseils. Après, vu que ce sont des bosses artificielles, c’est chaque année un peu différent. Il faut surtout regarder les premiers passages. Et l’avantage de nos dossards élevés, c’est qu’on a le temps de recevoir des informations par la radio sur les bosses.
En tant que «rookie», l’entraînement sur le cirque blanc ressemble à une bataille, non?
C’est clair que nous sommes beaucoup à prétendre à une place en Coupe du monde. Du coup, les entraînements se transforment en course vu qu’il y a une qualification au bout. Pour des jeunes, comme nous, qui découvrons une nouvelle piste, ce n’est pas toujours évident de tout lâcher dès notre deuxième descente le jeudi.