Borne attaque le parti de Marine Le Pen, «héritier de Pétain» 

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FranceBorne attaque le parti de Marine Le Pen, «héritier de Pétain»

La Première ministre française s’en est prise dimanche au Rassemblement national, tout en accusant Jean-Luc Mélenchon de faire «le jeu de l’extrême droite». 

Élisabeth Borne, le 8 mai 2023 à Paris.

Élisabeth Borne, le 8 mai 2023 à Paris. 

via REUTERS

La Première ministre française Élisabeth Borne a attaqué dimanche le parti de Marine le Pen, le Rassemblement national (RN, extrême droite), «héritier de Pétain» dont elle juge la victoire «possible» en 2027, tout en accusant Jean-Luc Mélenchon et La France insoumise (gauche radicale) de faire «le jeu de l’extrême droite» et de concourir à la montée de la violence.

«Je ne crois pas du tout à la normalisation du Rassemblement national. Je pense qu’il ne faut pas banaliser ses idées, ses idées sont toujours les mêmes. Alors maintenant, le Rassemblement national y met les formes, mais je continue à penser que c’est une idéologie dangereuse», a déclaré la Première ministre dans un entretien à Radio J diffusé dimanche.

«Un changement de nom ne change pas les idées»

Le RN, héritier de Pétain? «Oui, également, héritier de Pétain, absolument», a répondu la Première ministre. Qu’en est-il de Marine Le Pen? «Je n’ai jamais entendu Marine Le Pen dénoncer ce qu’ont pu être les positions historiques de son parti et je pense qu’un changement de nom ne change pas les idées, les racines», a jugé la Première ministre au sujet du changement de nom du parti en 2018, de Front national (FN) à RN.

Interrogée sur la possibilité d’une victoire de la fille de Jean-Marie Le Pen à la présidentielle de 2027, la cheffe du gouvernement a répondu: «Je crains que tout soit possible. (...) À force de banalisation, c’est une réelle menace.» Elle a évoqué ses souvenirs du 21 avril 2002, jour de la qualification de Jean-Marie Le Pen au second tour de la présidentielle et de l’élimination du socialiste Lionel Jospin, dont elle était alors la conseillère à Matignon.

Proximité avec Poutine

Élisabeth Borne a également jugé qu’il existait «une proximité évidente» entre le RN et Vladimir Poutine. «Si (Marine Le Pen) veut réécrire l’histoire, on n’est pas obligé de tomber dans ce panneau. Cette proximité existe et ne s’efface pas», a-t-elle assuré. L’ancienne présidente du RN s’est défendue cette semaine de tout «tropisme russe» devant une commission d’enquête parlementaire.

Comme on lui demandait si le parti de Poutine en France était à l’extrême droite ou à l’extrême gauche, au RN ou à La France insoumise, la Première ministre a notamment répondu: «il y a effectivement des voix minoritaires aux deux extrêmes, qui sont très ambiguës, qui sans doute n’osent pas afficher publiquement leurs positions mais qui ne prennent pas non plus la condamnation qu’on peut attendre face à une agression de la Russie sur l’Ukraine.»

La «part de responsabilité» de Mélenchon

Vise-t-elle Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon ? «Absolument (...) Je pense qu’il y a la même ambiguïté vis-à-vis de Vladimir Poutine, et la même connivence qui continue à exister vis-à-vis de lui.»

La Première ministre ne met cependant «pas de signe égal» entre le RN et LFI, alors que cette question agite le camp présidentiel. «Je dis que le plus dangereux, que l’idéologie qui est fondamentalement dangereuse, c’est celle de l’extrême droite. Mais je vois que le comportement de LFI qui veut finalement déstabiliser notre pays, qui s’en prend à nos institutions, fait aussi le jeu de l’extrême droite.»

S’il y a «beaucoup de facteurs qui expliquent la montée de la violence» dans la société française, «Jean-Luc Mélenchon a sa part de responsabilité, quand on (le) voit hurler devant des policiers «la République c’est moi», quand on l’entend effectivement vouloir casser, abattre la «mauvaise République», tenir des propos outranciers en permanence», a jugé Élisabeth Borne, pour qui les députés LFI «ne jouent pas le jeu du débat démocratique à l’Assemblée nationale.»

Au cours de cet entretien, Élisabeth Borne a également évoqué son père, rescapé de la Shoah, et son propre parcours. «Je dois tout à la République et à mon pays. J’ai été orpheline à 11 ans, j’étais pupille de la Nation. Ensuite j’ai intégré l’École Polytechnique où j’ai pu poursuivre les études parce que j’étais aussi rémunérée. Et ensuite j’ai commencé mon emploi au sein de l’État», a-t-elle déclaré. «C’est pour moi une promesse d’émancipation, la République.» 

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(AFP)

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