Coronavirus - «On ne sait pas si l'obligation du certificat Covid sera nécessaire ni quand»

Vendredi, lors de l'émission Arena de la télévision alémanique, le conseiller fédéral Alain Berset répondra aux questions du public sur le thème du Covid. Selon «Blick», la police enverra son commando d'élite Scorpion pour assurer la sécurité du Ministre de la santé. Les tensions sont exacerbées en cette période de pandémie. Ainsi, le week-end dernier, la conseillère d'Etat zurichoise Nathalie Rickli, en charge de la santé, a été aspergée de jus de pomme par un individu lors de l'inauguration d'un centre mobile de vaccination à Gossau (ZH).

Voilà, la conférence de presse d'Alain Berset a pris fin. Voici les principaux points à retenir:

Sur le certificat Covid obligatoire

• Face à la 4e vague, le Conseil fédéral veut pouvoir agir rapidement en cas de besoin. Il a donc décidé mettre en consultation l’extension de l’obligation de fournir un certificat à l’intérieur des restaurants, des lieux culturels et de loisirs, ainsi que lors des événements se déroulant à l’intérieur. Ceci «à titre préventif». Mais il ne donne aucune date de mise en œuvre.

• Ces règles s’appliqueraient également aux restaurants des hôtels. En revanche, le certificat ne serait pas obligatoire pour passer une simple nuitée à l’hôtel, car ces établissements doivent aussi être ouverts aux personnes qui ne peuvent pas se faire dépister en urgence.

• Pour des raisons de protection des droits fondamentaux, le certificat ne serait pas exigé pour les manifestations religieuses, les funérailles et les manifestations politiques jusqu'à 30 personnes.

• Il faudra aussi un certificat obligatoire pour les activités sportives et culturelles en intérieur comme les entraînements ou les répétitions de musique et de théâtre. Seuls les jeunes de moins de 16 ans en seront dispensés.

Sur les tests de dépistage

• Le Conseil fédéral a également confirmé qu'il ne prendrait plus en charge les tests pour obtenir le certificat COVID. À partir du 1er octobre, les personnes se faisant dépister pour obtenir le précieux sésame devront payer leur test elles-mêmes.

• Le dépistage des personnes symptomatiques restera à la charge de la Confédération. Toutefois, ces tests ne donneront pas droit à un certificat. Ceci pour éviter sans doute que les gens prétextent des symptômes pour obtenir "gratuitement" un certificat.

• Les personnes souhaitant entrer dans un EMS ou un hôpital, pourront se faire dépister gratuitement. Mais en cas de résultat négatif, c’est une attestation et non un certificat qui sera établie.

Certificat au travail et contrat signé

• Alain Berset veut aussi clarifier la question pour savoir si les employeurs sont en droit d'exiger un certificat Covid de la part de leurs employés et dans quel cadre.

• Par ailleurs, la Confédération a conclu un nouveau contrat avec la société Pfizer. Il porte sur une livraison annuelle de 7 millions de doses de vaccin en 2022 et en 2023, avec une option pour 7 millions de doses supplémentaires chaque année.

Le PS Suisse est inquiet du développement pris ces dernières semaines par la pandémie de coronavirus dans le pays, écrit-il dans un communiqué. Si la vaccination des personnes à risque semble se dérouler de manière satisfaisante, l’absence de coordination entre les cantons est incompréhensible, critique-t-il. Malgré l’engagement sans faille du personnel de soins, les hôpitaux se remplissent à nouveau. Des mesures concrètes doivent désormais être prises pour encadrer les écoles et les entreprises et permettre à la campagne de vaccination de s’intensifier, réclame le parti.

L’annonce du jour du Conseil fédéral, soit d’envisager l’extension de l’usage du certificat COVID, est essentielle afin d’éviter des mesures restrictives liberticides touchant toute la population et des pans entiers de l’économie, salue le PLR dans un communiqué. Le parti demande toutefois au gouvernement de fixer de façon claire et compréhensible les critères qu’il entend appliquer au mécanisme d’extension du certificat COVID.

Enfin, le PLR salue la levée de la gratuité des tests rapides antigéniques. Il n’y a pas de liberté sans responsabilité.

Le concept n'a pas changé. Si vous organisez un anniversaire ou un mariage dans un restaurant, le critère du certificat pourra être appliqué.

Si le certificat est demandé dans un resto, le masque ne sera plus nécessaire à l'intérieur de l'établissement, explique Alain Berset.

Quant aux coiffeurs et bordels, son adjoint explique que dans certains pays, comme la France, le certificat est obligatoire. Mais la Suisse veut éviter des restrictions trop lourdes et disproportionnées. Et de préciser: on n'a pas encore constaté de clusters chez les coiffeurs.

Alain Berset indique que l'idée d'aller au plus près des réticents pour les vacciner fait son chemin. Surtout avec l'automne qui s'annonce. Mais il y a aussi la question de la protection des données et notre système de santé est différent de celui de la Grande-Bretagne, compare-t-il. Il évoque aussi St-Gall et la vaccination proposée au stade aux spectateurs des matchs de foot.

Mais il est vrai qu'on pousse moins qu'ailleurs car on préfère expliquer et convaincre, reconnaît Alain Berset.

Alain Berset indique que 40% des infections ces dernières semaines sont liées à des voyages à l'étranger, surtout au moins d'août. On s'attend à un ralentissement à la fin du mois. Mais cette question va devenir très importante avec les vacances d'automne, indique le Fribourgeois. Nous verrons bien s'il faut introduire des mesures et lesquelles.

Mais c'est difficile de contrôler les retours de voyages par voie terrestre. Ce serait plus simple si la Suisse était une île, dit-il.

Je crois que les universités y songent, répond Alain Berset. Des réflexions ont été menées jusqu'au niveau du secondaire II. Mais il manque encore des données, confirme son adjoint.

Il y a des différences entre les pays. En Suisse, nous avons décidé de laisser le choix de la vaccination. Mais aujourd'hui, la réticence au vaccin a fortement diminué, estime-t-il. Si ce n'est pas la solution miracle, il permet de sortir plus facilement de la situation.

Notre objectif: éviter que notre système de santé soit débordé, et non pas forcer les gens à se faire vacciner, affirme-t-il.

Si le peuple dit non, il faudra renoncer au certificat Covid car il n'y aurait pas de base juridique pour le conserver. Il faudrait procéder selon d'autres moyens au plan national, dit Alain Berset qui demande: que se passerait-il s'il y a surcharge des hôpitaux? Il faudrait de nouveau tout fermer! Ce que nous ne voulons pas. Mais nous n'avons pour l'instant pas d'alternative.

En outre, pour voyager à l'étranger, le certificat restera nécessaire, de même que pour les affaires, estime-t-il.

Théoriquement, l'entrée en vigueur le 1er septembre. Mais nous n'en savons rien, nous ne pouvons pas dire si on aura de la marge ou pas, répond Alain Berset qui rappelle que les tests gratuits le seront jusqu'à fin septembre. Les gens peuvent encore se faire vacciner d'ici là.

C'est ce qu'on essaie de faire, répond Alain Berset. On ne sait pas comment la situation évolue, mais on est en contact très étroit avec la Task Force scientifique. On essaie de faire le mieux possible pour éviter de restreindre la liberté de la population, mais en évitant les surcharges dans les hôpitaux.

Partons de l'hypothèse qu'à partir d'aujourd'hui il est urgent de prendre une décision, explique Alain Berset. Pour appliquer les mesures et pour qu'elles fassent effet, il faut un mois, dit-il en substance. C'est trop. C'est la raison pour laquelle il faut prendre les devants le plus vite possible. Les cantons seront consultés demain, mais nous ne prendrons aucune décision le 1er septembre, rassure-t-il toutefois.

Il se refuse à prononcer une date de mise en œuvre. Tout dépend de la situation et des indicateurs.

Alain Berset estime que se servir du certificat fait sens. J'entends bien que le certificat n'est pas la panacée. Mais on n'a pas d'alternative pour le moment, dit le Fribourgeois.

Mais selon lui, les matchs et les open-airs de plus de 10'000 personnes menés avec le certificat n'ont pas provoqué d'explosions de cas, affirme-t-il.

Alain Berset rappelle que les vaccins sont gratuits pour tous et qu'il est simple de se faire vacciner. Chacun peut choisir de se faire vacciner ou non. Et les vaccinés ne sont pas les seuls à pouvoir obtenir le certificat, plaide-t-il. À un moment, cela n'est plus justifiable de faire payer à la société le choix de ceux qui refusent la vaccination.

Alain Berset explique qu'il s'agit d'offrir de la prévisibilité pour les activités économiques, sociales et culturelles. Et on essaie de faire en sorte de ne pas revivre la situation qui a prévalu avant la vaccination, dit-il. Cela passe donc par le certificat, seul moyen pour permettre à la vie de suivre son cours le plus normalement possible, explique-t-il en substance.

Cela dépend de toute une série d'éléments et de la dynamique, répond Alain Berset, il n'y en a pas qu'un. La question sera de se demander si dans 2 à 3 semaines, les hôpitaux seront débordés.

Patrick Mathys abonde et explique qu'il faut une analyse approfondie des indicateurs pour prendre les bonnes décisions.

Quid du coût pour les restaurateurs concernés par l'extension du pass Covid et qui devront mettre sur pied des contrôles? Il y en a certes, mais il faut pondérer avec les risques de fermeture si on n'agit pas, répond en substance Alain Berset.

En outre, il relativise les contrôles aux entrées. Il compare avec ce qui se fait dans les stades, et qui se passe très bien.

Ce qui est déterminant, ce n'est pas le nombre de cas, mais le nombre de cas graves, donc d'hospitalisations qui peuvent nous faire perdre le contrôle, conclut Alain Berset en rappelant le décalage de 2 à 3 semaines entre le nombre de cas et les hospitalisations.

La Confédération a conclu un nouveau contrat avec la société Pfizer. Grâce à cet accord, la population suisse continuera de disposer d’une quantité suffisante de vaccin à ARNm ces deux prochaines années, annonce Alain Berset. Le nouveau contrat porte sur une livraison annuelle de 7 millions de doses de vaccin en 2022 et en 2023, avec une option pour 7 millions de doses supplémentaires chaque année. Le contrat entre en vigueur à condition que les vaccins soient autorisés par Swissmedic.

En ce qui concerne les Suisses de l'étranger, le Conseil fédéral a également adopté une modification de l’ordonnance sur les épidémies qui leur permet, ainsi qu'aux frontaliers sans assurance obligatoire des soins, de se faire vacciner en Suisse. Le coût de cette vaccination sera pris en charge par la Confédération, comme l’ont demandé les cantons.

Alain Berset veut aussi clarifier la question pour savoir si les employeurs sont en droit d'exiger un certificat de leurs employés et dans quel cadre.

Alain Berset détaille les endroits où le certificat serait nécessaire, soit tous les lieux culturels et les bars/restos, dans les endroits fermés. Les lieux ouverts ne seront pas touchés.