Nouveaux réacteursForte mobilisation romande contre le projet français de Bugey
Le projet d’implanter deux nouveaux réacteurs nucléaires fait réagir l’association romande contre le nucléaire. Elle lui souhaite le même sort que Creys-Malville.
- par
- Eric Felley
Dans un communiqué publié mercredi dernier, Emmanuel Macron a annoncé qu’une paire de nouveaux réacteurs nucléaires de nouvelle génération (EPR) sera installée sur le site du Bugey, dans l’Ain, à 70 kilomètres de Genève. En fin de semaine dernière, le conseiller d’État Antonio Hodgers a réagi, rappelant l’opposition du canton à ce développement de l’énergie nucléaire à proximité.
Le Conseil d’État empoignera ce dossier à la rentrée et décidera des suites qu’il entend donner à la décision de l’Élysée. De leur côté, les associations contre le nucléaire se mobilisent L’association romande Sortir du nucléaire estime dans communiqué diffusé lundi, que le canton a le devoir de se battre: «La Constitution genevoise oblige les autorités cantonales à s’opposer par tous les moyens juridiques et politiques à des projets d’installations nucléaires sur le territoire du canton et à son voisinage».
L’association fait remarquer que les autorités de la Ville et du canton de Genève ont déjà mandaté Me Corinne Lepage, avocate et ancienne Ministre française de l’environnement, pour attaquer en justice la décision du gouvernement français. «Les autorités n’ont pas attendu la décision de construire deux EPR au Bugey pour préparer la poursuite de ses démarches juridiques auprès du Conseil d’État français».
Une zone trop peuplée
L’association rappelle que le site du Bugey est proche des agglomérations densément peuplées de Lyon, Genève et Turin, qui «contrastent avec la localisation de Tchernobyl et Fukushima, entouré de forêts ou bordé d’un océan, qui ont dans chacun des cas de catastrophe ont reçu l’essentiel des survols de nuages de radioactivité». Pour son président, Ilias Panchard: «Un accident, impossible à exclure à la centrale du Bugey, générerait très probablement une catastrophe aux conséquences exceptionnellement graves dans toute l’Europe de l’Ouest, Suisse comprise».
L’abandon de Creys-Malville
Pour son secrétaire général, Philippe de Rougemont: «Les démarches juridiques des autorités genevoises s’additionneront aux démarches entreprises en France par des élus et des organisations contre le projet d’EPR. La motivation d’empêcher ce projet d’un autre âge, mettant en danger le territoire des deux pays, est élevée. Déjà dans les années 80 des démarches juridiques avaient concouru à l’abandon du projet Superphénix à Creys-Malville».