Décès de son fils: Yannick Alléno: «Pour toute aide, on nous a tendu un bout de papier»

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Décès de son filsYannick Alléno: «Pour toute aide, on nous a tendu un bout de papier»

Traumatisé par la perte accidentelle de son enfant et par le manque d’encadrement en ces circonstances, le grand chef a lancé une association, pour venir en aide à d’autres parents concernés par pareil drame.

Laurent Siebenmann
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Laurent Siebenmann
«Au-delà du choc de la perte de notre fils, nous nous sommes retrouvés confrontés à une déshumanisation difficile à vivre», explique le grand chef Yannick Alléno.

«Au-delà du choc de la perte de notre fils, nous nous sommes retrouvés confrontés à une déshumanisation difficile à vivre», explique le grand chef Yannick Alléno.

Capture écran TF1

Le 8 mai dernier, Yannick Alléno perdait l’un de ses fils, Antoine, dans un dramatique accident. Percuté de plein fouet par un voleur de voitures en fuite, le jeune espoir de la cuisine française était tué sur le coup, en plein centre de Paris, à 24 ans. 

Interrogé par TF1, Yannick Alléno est revenu sur cette épouvantable expérience: «Quand ça vous arrive, un drame pareil, vous découvrez un monde hallucinant, confie le grand chef multi-étoilé. Au-delà du choc de la perte de notre fils, nous nous sommes retrouvés confrontés à une déshumanisation difficile à vivre. Et cela malgré tout le soutien dont nous avons eu la chance de bénéficier.»

Ton môme derrière une vitre

Il insiste sur l’aspect particulièrement inhumain de la prise en charge qui a suivi le décès de son enfant: «La maman d’Antoine et moi sommes arrivés à l'hôpital Hôtel-Dieu, à Paris. Une pièce glauque avec une chaise déglinguée. On nous a tendu un bout de papier, le contact d’une personne au cas où on aurait besoin de soutien psychologique. Et puis, c’est tout (…) Le lendemain, vous voulez voir votre enfant. Ça se passe à l’institut médico-légal, un bâtiment sordide derrière la gare de Lyon. Tu vois ton môme derrière une vitre…»

Antoine Alléno avait 24 ans.

Antoine Alléno avait 24 ans.

Instagram/Yannick Alléno

Et Yannick Alléno de poursuivre: «Quand on s’est réveillés malgré tout, on s’est demandé comment il était possible qu’on en soit là dans un pays comme la France. Et comment faire pour épargner à d’autres ce que nous avons vécu.» C’est pourquoi le chef a créé et lancé, hier mardi 20 septembre, l’association Antoine Alléno. «Il n'y a rien de pire que la mort d'un enfant et vous êtes seuls pour l'affronter, seuls pour tout ce qui suit. Le but de l’association est d'offrir aux familles un soutien moral, psychologique, financier», explique Isabelle, la maman du défunt.

«On a pris conscience d'un monde inconnu et on s'est demandé comment accompagner les proches de ces jeunes victimes (…) Vous avez perdu un enfant, on doit prendre soin de vous», constate Yannick Alléno. «Sans compter qu’il y a des décisions qui pourraient être prises pour empêcher un véhicule de rouler trop vite en pleine rue. On peut brider des trottinettes électriques. Pourrait-on faire de même en ville, avec les voitures? Cela éviterait bien des drames», conclut le célèbre cuisinier français.

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