«Déserts de cash»Londres hausse le ton face aux fermetures d’agences bancaires
Plusieurs banques britanniques, comme Barclays, HSBC ou Lloyds multiplient, depuis quelques années, les fermetures d’agences à travers le pays.
Face aux fermetures d’agences qui se multiplient dans le pays, Londres s’apprête à étendre les pouvoirs du régulateur des marchés pour s’assurer que les banques maintiennent l’accès à l’argent liquide aux millions de Britanniques qui l’utilisent dans leur vie quotidienne.
Une nouvelle réglementation donnera à l’autorité de régulation des marchés (la FCA) «de nouveaux pouvoirs» sur les plus grandes banques du pays «pour garantir que les facilités de retrait et de dépôt en espèces sont disponibles» à travers le Royaume-Uni, selon un communiqué diffusé mercredi soir.
Décision «inexcusable»
Les nouvelles mesures seront intégrées à un projet de loi sur les services et les marchés financiers, précise le gouvernement, qui définira dans un second temps «la distance raisonnable» qu’un usager peut être contraint de parcourir pour déposer et retirer son argent.
Le syndicat Unite a dénoncé mercredi la décision «inexcusable» du groupe bancaire Lloyds de la fermeture prochaine de 28 agences, seulement deux mois après l’annonce de la fermeture de 60 autres antennes. «C’est une trahison face à certaines des personnes les plus vulnérables, âgées et socialement exclues de nos communautés, qui ont besoin d’un accès aux services bancaires», selon le syndicat.
Mais Lloyds n’est pas la seule banque à fermer des antennes à tour de bras au Royaume-Uni: la moitié des 10’000 agences du pays auront disparu entre 2015 et fin 2022, selon l’association de consommateurs Which?. Les autorités britanniques demandent déjà aux établissements d’évaluer l’impact des fermetures d’agences sur les consommateurs et les alternatives possibles.
Solutions de remplacement
De grandes banques comme Barclays, HSBC, Lloyds ou NatWest se sont récemment mises d’accord pour financer ensemble des solutions de remplacement, et le principal réseau de distributeurs de billets du pays, LINK, est chargé d’évaluer les situations au cas par cas.
Plusieurs options ont été testées et sont en train d’être déployées: kiosques de services bancaires de la start-up OneBanks, «hubs bancaires» installés dans des locaux du groupe Post Office ou encore bureaux de postes améliorés et retraits chez les commerçants.
L’essor des opérations en ligne conduit les banques à rogner sur un réseau bancaire moins utilisé. Mais selon le gouvernement, l’argent liquide est le deuxième moyen de paiement le plus utilisé au Royaume-Uni: environ 5,4 millions d’adultes en dépendent fortement dans leur vie quotidienne.