Conflit au Proche-Orient: La tension monte entre étudiants et la police sur les campus

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Conflit au Proche-OrientLa tension monte entre étudiants et la police sur les campus

Des face-à-face tendus ont opposé ce mercredi des étudiants pro-palestiniens avec la police sur plusieurs campus américains.

Un jeune homme arrêté par la police à l’université du Texas, à Austin, le 24 avril 2024

Un jeune homme arrêté par la police à l’université du Texas, à Austin, le 24 avril 2024

AFP

La colère d’étudiants américains pro-palestiniens contre la guerre que mène Israël contre le Hamas dans la bande de Gaza a grossi mercredi aux États-Unis, avec des face-à-face tendus avec la police au Texas, à New York, en Nouvelle-Angleterre et en Californie.

En visite à l’université Columbia à Manhattan -- d’où est partie cette dernière vague de manifestations étudiantes commencées en octobre -- le président républicain de la Chambre des représentants du Congrès, Mike Johnson, a menacé: «si la situation n’est pas maîtrisée rapidement et si les menaces et intimidations ne cessent pas, il sera alors temps de faire appel à la Garde nationale». Pour «rétablir l’ordre sur ces campus», a martelé le dirigeant conservateur.

Un avertissement qui résonne douloureusement aux États-Unis: le 4 mai 1970, la Garde nationale de l’Ohio avait ouvert le feu à l’université d’État de Kent sur des manifestants étudiants pacifiques, dont quatre avaient été tués.

Mike Johnson, proche de l’ex-président républicain Donald Trump candidat à sa réélection, a averti qu’il exigerait du président démocrate Joe Biden d’«agir» et jugé que les manifestations pro-palestiniennes «mettaient une cible sur le dos d’étudiants juifs aux États-Unis», qui comptent le plus de juifs au monde (quelque six millions) après Israël.

«Liberté d’expression»

Depuis le début du conflit à Gaza en octobre, les universités américaines sont secouées par des débats parfois violents sur la liberté d’expression et des accusations d’antisémitisme et d’antisionisme qui ont coûté leurs postes cet hiver aux présidentes de Harvard et de l’université de Pennsylvanie.

«Profitez de votre liberté d’expression», a lancé, provocateur, Mike Johnson, hué par des centaines d’étudiants de Columbia vent debout contre la guerre d’Israël contre le Hamas.

Mercredi, la Maison-Blanche a réaffirmé que le président Biden, qui espère être réélu en novembre, «soutenait la liberté d’expression, le débat et la non-discrimination» dans les universités. Depuis le regain de tensions la semaine dernière à Columbia, le mouvement s’est étendu à d’autres campus.

Alliance États-Unis/Israël

Notamment dans les États de la Nouvelle-Angleterre, dans le nord-est, où des prestigieuses universités ont demandé à la police d’interpeller des manifestants étudiants qui dénoncent l’alliance militaire, diplomatique et économique des États-Unis avec Israël et critiquent les conditions actuelles des Palestiniens.

La présidence de l’université a salué «des progrès importants» dans les discussions avec des étudiants pour évacuer ce campement d’ici vendredi. Dans la nuit de lundi à mardi, 120 personnes avaient été brièvement interpellées devant l’université de New York (NYU), au cœur de Manhattan. À Yale, dans le Connecticut, une cinquantaine de manifestants ont aussi été interpellés.

Sa concurrente Harvard, la plus ancienne des États-Unis, en banlieue de la cité historique de Boston, a vu aussi mercredi se monter sur son campus arboré un campement.

Police anti-émeute

À l’autre bout du pays, l’université du Texas à Austin a été le théâtre d’un face-à-face, finalement bon enfant, entre des centaines d’étudiants pro-palestiniens et la police, dont nombre d’officiers à cheval et en tenue anti-émeute.

Certains brandissaient des drapeaux palestiniens et portaient le keffieh, d’autres, encadrés par des policiers, s’étaient enveloppés dans des drapeaux d’Israël. Et à l’université de Californie du Sud (USC), plusieurs centaines d’étudiants ont manifesté aux cris de «libérez la Palestine», «révolution par l’intifada».

(AFP)

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