CommentaireRente AVS: le Conseil fédéral se montre bien radin
Le Conseil fédéral se montre peu généreux avec sa hausse de 2,5% pour 2023. Le Parlement a exigé un renchérissement complet, au moins 3%. On sent qu’Ueli Maurer est encore là.
- par
- Eric Felley
Ueli Maurer est encore aux Finances. Le Conseil fédéral se montre bien pingre avec les rentiers. Lors de la session d‘automne, les Chambres fédérales ont voté plusieurs motions demandant une compensation complète du renchérissement pour les rentes AVS en 2023. C’est d’ailleurs la seule mesure concrète d’aide au pouvoir d’achat qui a passé la rampe durant cette session. Mercredi, le Conseil fédéral a proposé d’augmenter les rentes de 2,5% alors que la hausse du coût de la vie était de 3,3% en septembre dernier par rapport à l’année dernière. Il manque un bout!
Pourquoi les salaires pour les rentiers?
Le Conseil fédéral justifie son chiffre par un calcul sur l’année en cours: «On s’attend à un renchérissement de 3% et à une augmentation des salaires de 2%. Il en résulte un indice mixte de 2,5%, qui justifie des augmentations de rentes de l’ordre du renchérissement». Franchement, pourquoi intégrer l’indice des salaires pour des personnes qui ne travaillent plus? Le Parlement peut encore changer cela lors de la session d’hiver et faire passer ses décisions en urgence.
Pas la mer à boire
Mais ce sera du temps perdu pour des décisions qui étaient claires. Selon le Conseil fédéral, les rentes seront augmentées entre 30 et 60 francs. Selon l’enchérissement à 3%, cela ferait entre 36 et 72 francs. Le total de la dépense supplémentaire pour l’AVS passe de 1,370 milliard à 1,644 milliard. Ce n’est pas la mer à boire, lorsqu’on la compare avec les extraordinaires dépenses militaires prévues depuis la guerre en Ukraine.
Finances bonnes
Enfin surtout, l’Administration fédérale des finances a annoncé jeudi que la situation de la Confédération est bonne, les recettes en hausses, la dette en baisse dès l’année prochaine et laisse entrevoir un excédent de 1,3 milliard de francs pour l’ensemble du secteur des administrations publiques, assurances sociales comprises. Alors, avec ses 2,5%, le Conseil fédéral se montre un peu radin. Ueli Maurer aura cherché jusqu’au bout à économiser des bouts de chandelle.