FootballÀ Servette, un 4-3-3 pour la confiance
Le changement de système opéré par René Weiler depuis trois matches a coïncidé avec trois victoires, dont celle contre Winterthour (2-1) samedi. Pourtant, dans les faits, rien n’a vraiment changé.
- par
- Valentin Schnorhk - Genève
On a suffisamment tancé René Weiler et son absence manifeste de plan B durant la période noire servettienne pour ne pas lui reconnaître que ses ajustements ont donné le tour côté grenat.
Après ses quatre défaites consécutives dans ce qui était son 4-4-2 habituel de l’ensemble de la saison, Servette reste donc sur trois victoires de suite (1-0 contre Grasshopper, 1-0 à Winterthour en Coupe et 2-1 samedi contre ce même Winterthour). Soit depuis que Weiler a choisi un 4-3-3 pour animer son équipe.
«Un hasard? Non», tranche le technicien. Du génie? René Weiler ne dira pas ça, même si c’est en inversant cette tendance qu’il a pu retrouver la deuxième place de Super League (après la défaite de Lugano contre Saint-Gall samedi soir). «J’essaye toujours de trouver le bon équilibre entre l’aspect défensif et offensif, détaille-t-il. Si tu es souvent pris en contre-attaque, tu cherches à te protéger.»
Des changements relatifs
Dans l’animation tactique, les changements sont relatifs. L’objectif de Weiler était d’avoir un milieu défensif qui puisse essentiellement se concentrer sur une tâche de filtrage devant la défense, qui puisse être prêt à couper les transitions adverses qui avaient fait souffrir Servette à chacune de ses défaites.
Lors des deux derniers matches, Dylan Bronn, défenseur central de formation, était l’homme désigné. Avec ses qualités (13 récupérations lors de la demi-finale, la plupart grâce à un excellent positionnement au deuxième ballon) et ses défauts (sa difficulté à recevoir dans la densité). Contre Winterthour samedi, Weiler lui a préféré David Douline. Rôle similaire, profil résolument défensif, mais un peu plus de repères pour sortir la balle.
Reste que dans le 4-4-2 d’avant, il y avait toujours Cognat, mais le milieu qui lui était associé (Ondoua, Douline voire Magnin) remplissait une fonction similaire. Et aujourd’hui? Il y a certes un Alexis Antunes plus proche de Cognat que de Crivelli, mais cela ne change pas tout le visage servettien non plus. «C’est un rôle de box-to-box que j’aime bien, relève le milieu offensif genevois. Mais je dois encore plus travailler défensivement.»
Plus d’assurrance
En fait, peut-être qu’il ne faut pas tout expliquer par des schémas. «Cela rajoute un peu de monde au milieu, poursuit Antunes. Je crois qu’inconsciemment, cela nous rassure un peu d’avoir un joueur en plus dans cette zone.» Comme si c’était une affaire mentale. Une forme de sérénité a pu s’installer à Servette, combinée aux résultats.
«Avec cette série, nous avons repris confiance, et cela joue pour beaucoup», se persuade Weiler. D’ailleurs, ses choix ont vocation à surfer sur cette bonne dynamique: ce n’est pas non plus un hasard que Jérémy Frick ait été aligné dans les buts pour la troisième fois consécutive, lui qui était la doublure de Joël Mall en Super League depuis une paye.
Il y a des signaux qui donnent du crédit à la théorie. La victoire en toute fin de match en Coupe de Suisse, qui a «amené beaucoup de joie et une dynamique très positive» (dixit Douline). Ou le fait de marquer rapidement, comme samedi lorsque Servette menait 2-0 après un peu plus de trois minutes de jeu. Même si le bilan comptable permet d’occulter plein de choses. Et notamment ce sentiment de panique en fin de match, tant contre Grasshopper il y a deux semaines que face à Winterthour samedi.
Mais ce sont là des avertissements pour l’entraîneur. Pour un groupe, le fait de gagner gonfle la confiance. Et l’enjeu est de faire en sorte qu’elle soit à son maximum le 2 juin prochain avant la finale de la Coupe de Suisse. Cela signifiera que le championnat se sera terminé sur une belle note. Alors, René Weiler aura gagné encore un peu plus de crédit.