Bientôt la hausse des primes?En 2021, les coûts de la santé ont augmenté plus que prévu
La faîtière des assureurs Santésuisse craint que si aucune mesure n’est prise, les primes retrouvent leur tendance à la hausse, dès cette année.
Les coûts de la santé à charge de l’assurance maladie obligatoire ont augmenté de 5,1% en 2021, selon les données dont dispose Santésuisse. «Cette flambée des coûts menace les primes, dont l’augmentation est restée modérée ces trois dernières années», avertit la faîtière, dans son communiqué publié jeudi.
En novembre dernier, le Centre de recherches conjoncturelles (KOF) de l’EPFZ tablait sur une augmentation de 7,3%, mais prenant en compte l’ensemble des coûts de la santé, tandis que ceux de Santésuisse ne concernent que les coûts à charge de l’assurance obligatoire.
Le Covid n’explique pas tout
Avec Comparis, le KOF indiquait néanmoins que cette hausse était surtout due à la pandémie, mais qu’elle allait retrouver des niveaux modérés en 2022. Surtout, les deux organismes disaient que cette hausse ne faisait pas planer la menace d’une augmentation des primes.
Ont-ils été trop optimistes, ou les assureurs jouent-ils à se faire peur? «Une partie de la hausse est due à un effet de rattrapage lié à la pandémie», confirme Christophe Kaempf, porte-parole de Santésuisse. En 2020, de nombreux soins avaient été reportés, parfois à 2021. Pourtant, la hausse constatée en 2021 est tout de même «supérieure» à ce à quoi la branche s’attendait, même en ayant pris en compte les effets de la pandémie, ajoute-t-il.
Loin du fatalisme
Sur le plus long terme, Santésuisse constate que, ces dernières décennies, les coûts de la santé ont augmenté trois fois plus vite que les salaires, «ce qui est très préoccupant».
La loi liant le niveau des primes aux coûts à charge, doit-on voir un présage à un retour à la routine des augmentations de prime? Oui, craint Santésuisse, «si aucune mesure substantielle n’est prise», dit Christophe Kaempf, tout en rappelant qu’il est trop tôt pour dire à quelle sauce nous serons mangés cet automne, mais aussi que se résoudre à ces hausses n’est pas une fatalité.