Camps de prisonniers djihadistes en Syrie: Paris annonce le rapatriement de 10 femmes et 25 enfants

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Camps de prisonniers djihadistes en SyrieParis annonce le rapatriement de 10 femmes et 25 enfants

Le ministère français des Affaires étrangères a procédé mardi au rapatriement de 10 femmes et 25 enfants détenus dans les camps de prisonniers djihadistes dans le nord-est de la Syrie.

Le camp d’al-Hol, géré par les Kurdes, abrite des parents de combattants présumés du groupe État islamique (EI) dans le nord-est de la Syrie.

Le camp d’al-Hol, géré par les Kurdes, abrite des parents de combattants présumés du groupe État islamique (EI) dans le nord-est de la Syrie.

AFP

La France a procédé mardi au rapatriement de 10 femmes et 25 enfants qui étaient détenus dans les camps de prisonniers jihadistes dans le nord-est de la Syrie. «Les mineurs sont remis aux services chargés de l’aide sociale à l’enfance» et vont faire l’objet d’un suivi médico-social tandis que «les adultes sont remises aux autorités judiciaires compétentes», a précisé le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Ces Françaises s’étaient rendues volontairement dans les territoires contrôlés par les groupes jihadistes en zone irako-syrienne. Puis, elles avaient été capturées au moment de la chute de l’Organisation de l’Etat islamique (EI) en 2019. Tout adulte qui a rejoint la zone irako-syrienne et qui y est resté fait l’objet d’une procédure judiciaire.

Il y a tout juste un an, la France a mis fin à la politique du «cas par cas», qui lui avait valu d’être condamnée par des instances internationales et blâmée par des organismes consultatifs français.

Violence endémique

Aux côtés de nombreuses femmes de diverses nationalités, ces ressortissantes françaises vivent dans les camps d’Al-Hol et de Roj contrôlés par les Kurdes, où la violence est endémique et où les privations sont nombreuses. Au total, 16 femmes et 35 enfants avaient ainsi été ramenés en France lors d’une première opération collective il y a un, qui avait été suivie en octobre du retour de 15 femmes et 40 enfants.

En janvier, le ministère des Affaires étrangères avait ensuite annoncé le rapatriement de 15 femmes et 32 enfants, quelques jours après avoir été condamnée par le Comité contre la torture de l’ONU. Mardi, «la France a remercié l’administration locale du nord-est de la Syrie pour sa coopération, qui a rendu possible cette opération.»

Crainte des attentats

La question de leur rapatriement est sensible dans de nombreux pays, en France en particulier, car le pays a été frappé par des attentats jihadistes, notamment en 2015, fomentés par l’organisation de l’EI.

La France avait donc opté jusqu’à l’été 2022 pour le rapatriement ciblé, à savoir le retour d’enfants orphelins ou de mineurs dont les mères avaient accepté de renoncer à leurs droits parentaux. Seuls une trentaine d’enfants présumés orphelins avaient ainsi été rapatriés par Paris, dont les derniers début 2021.

Comme la France et malgré les exhortations répétées des Kurdes de Syrie, nombre de pays occidentaux ont longtemps refusé de rapatrier leurs citoyens des camps du nord-est syrien, se contentant de retours au compte-gouttes par crainte d’éventuels actes terroristes sur leur sol. Début mars, le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres avait réclamé le rapatriement des familles retenues dans le camp d’Al-Hol en Syrie, le qualifiant alors de «pire camp au monde» abritant des milliers de ressortissants étrangers.

Nombres incertains

Le ministère français n’était pas en mesure de dire combien de femmes françaises et enfants sont encore détenus en Syrie. «Il reste dans ces camps une centaine d’enfants qui ne connaissent que la fange, les barbelés et la violence», a souligné mardi Marie Dosé, avocate de familles de femmes et d’enfants retenus dans les camps du Nord-Est syrien.

Une source proche du dossier indiquait en mai à l’AFP que «seulement quelques femmes demandaient encore leur rapatriement». Les autres toujours présentes là-bas «ne veulent pas rentrer», avait expliqué cette source. Elles sont environ «80 dans ce cas», avait précisé cette même source. Ce qui n’est pas sans poser la question de l’éventuel rapatriement des enfants quand celles-ci sont mères.

(AFP)

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