Hockey sur glaceCommentaire: Fabrice Herzog n’est que la partie visible du problème
Multirécidiviste, l’attaquant du EV Zoug n’a pas été suffisamment sanctionné pour sa dernière infraction en date. Mais c’est tout un système nombriliste qui lui permet de continuer de sévir sur les patinoires helvétiques.
- par
- Cyrill Pasche
La sanction de cinq matches de suspension à l’encontre de Fabrice Herzog pour son coup de canne derrière la nuque du défenseur de FR Gottéron Mauro Dufner est légère.
Ce qui est pourtant plus ou moins juste au vu de la gravité de la faute en question (sanction de deux matches), mais ne l’est pas au vu de son lourd passé de multirécidiviste (seulement trois de plus pour la récidive).
Personne n’aurait été choqué si l’attaquant du EV Zoug avait écopé du double, voire du triple, pour son action fautive contre l’arrière fribourgeois le weekend dernier.
Le respect de l’adversaire ne devrait pas être négociable. Et cet aspect-là, Herzog, qui se comporte comme un éléphant dans une boutique de porcelaine, parfois davantage par maladresse (Mauro Dufner) que par méchanceté (Eric Blum la saison passée), ne l’a toujours pas intégré depuis la saison 2015-2016. Malgré les suspensions (32 matches en carrière). Malgré les amendes (32’700 francs).
Mais le véritable problème vient surtout de ceux qui prennent les décisions et appliquent les sanctions: toute la clique des «copains» alémaniques, avec tous les conflits d’intérêt que cela peut supposer. On y place des anciens joueurs (Karl Knopf, juge unique, et Ryan Gardner, Player Safety Officer) qui agissent en vase clos et mandatent eux-même d’autres copains: ainsi, entre deux coupes de bois dans sa propriété au Canada, l’ancien arrière de FR Gottéron, Ralph Stalder, a déjà eu pour mandat de jeter un coup d’œil à certaines scènes illicites du championnat de Suisse…
Punir les autres, ça oui!
Les clubs, ensuite, eux qui ne prennent en considération que leurs propres intérêts, doivent aussi être pointés du doigt: bien avant que tombe le verdict concernant Herzog, l’EV Zoug a martelé, par la voix de son CEO et de son entraîneur, que cette faute «ne mérite pas plus d’un match de suspension». C’est une façon de mettre déjà la pression sur ceux qui décideront des sanctions.
Et cela démontre bien une chose: il n’y a aucune empathie pour un adversaire blessé, aucun recul par rapport aux responsabilités de ses propres joueurs. Les autres clubs ne valent d’ailleurs pas mieux: ils sont les premiers à monter aux barricades lorsqu’ils s’estiment lésés, mais minimisent volontiers les infractions qui concernent leurs joueurs. De lourdes suspensions? Oui bien sûr! Mais surtout pas quand cela concerne ses propres employés. C’est le serpent qui se mord la queue.
Tant que les clubs continueront d’agir en fonction de leurs propres intérêts uniquement, tant que leur nombrilisme guidera leurs actions (ou leur inaction), alors rien ne changera.