Hockey sur glaceJan Cadieux: «Il nous manque cette énergie du désespoir»
Vendredi soir contre Davos, Genève-Servette a bien débuté avant de s’écrouler. La correction reçue (1-6) diminue les espoirs des Aigles d’accrocher le Top 6.
- par
- Ruben Steiger Genève
Les mines des joueurs de Genève-Servette étaient basses, vendredi soir aux alentours de 22h. Pour cause, les Aigles venaient tout juste de se faire gifler par Davos (1-6) dans une rencontre qu’il ne fallait pas perdre afin de garder le Top 6 dans leur ligne de mire. Les champions de Suisse en titre se retrouvent à trois points de leur adversaire du soir, avec un match de plus, à six journées du terme de la saison régulière.
Ce lourd revers intervient alors que Jan Cadieux avait choisi de titulariser Robert Mayer devant la cage, pour la première fois depuis le 20 janvier, afin de libérer une place au Suédois Theodor Lennström, absent depuis le 18 novembre en raison d’une commotion cérébrale, dans l’alignement. À l’heure de l’interview, l’entraîneur est revenu sur son choix et sur la disparition de son équipe dès la mi-match.
Jan Cadieux, Genève-Servette a fait un bon premier tiers avant de sombrer. Comment expliquez-vous cette faillite collective?
C’était même un très bon début de partie de notre part. Malheureusement, malgré des occasions, on n’a pas réussi à marquer ce deuxième but qui nous aurait fait du bien. Il nous manque encore cette hargne, ou cette énergie du désespoir devant le goal adverse. Avec notre expérience, on n’aurait pas dû vivre ce scénario après le deuxième but encaissé. Mais, au lieu de continuer à jouer simple et à rester discipliné, on a ouvert le jeu. Et contre Davos, il ne faut surtout pas le faire car c’est une équipe qui excelle en contre-attaque. On a passé plus de temps dans leur zone offensive qu'eux, mais notre gestion du puck et des moments clés nous ont coûté cher.
Selon vous, cette deuxième partie de match ratée est liée à la tactique plutôt qu’à l’aspect physique ou mental?
C’est certain que ce n’est pas physique. C’est mental car on est sortis de notre plan de match alors qu’il avait bien fonctionné dans le premier tiers. Cela nous coûte la rencontre.
Vous avez fait le choix de titulariser Robert Mayer et de laisser Jussi Olkinuora en tribunes afin d’aligner Theodor Lennström. Pourquoi?
Il fallait tester Theodor Lennström et lui donner du rythme. On ne pouvait pas se permettre de le lancer mardi, dans un match aussi important qu’une finale de Ligue de champions, alors qu’il n’avait plus joué depuis trois mois. Daniel Winnik, qui est revenu mardi, avait aussi besoin de retrouver des minutes de glace. C'était également l’occasion de relancer Robert Mayer. Voilà pourquoi on a pris cette décision.
Ce match contre Davos était également important. Est-ce que vous regrettez votre choix?
Non, il faut vivre avec. On avait un plan qui était clair et il a été respecté pendant 20 minutes. Ce n’est pas la décision d’aligner Robert Mayer et Theodor Lennström qui nous fait perdre le match, mais plutôt la façon dont on a joué dès le deuxième tiers.
Vous avez évoqué l’aspect mental pour expliquer la faillite collective. À quel point l’absence de Noah Rod, qui est l’un des principaux leaders du groupe, a-t-elle pesé?
Je ne veux pas utiliser cela comme excuse. Toutes les équipes perdent des joueurs importants à cause des blessures. On doit être capables de vivre avec. Noah (ndlr: Rod) est l’un de nos éléments clés. Mais, quand un leader manque à l’appel, cela donne l’opportunité à d’autres de prendre des responsabilités. L’an dernier, on avait terminé la saison régulière et commencé les play-off sans lui et on avait réussi à s’en sortir.
En l'occurrence, il s’agit tout de même d’une blessure grave. Cela a-t-il pu atteindre mentalement l’équipe?
Si on regarde la façon dont on est sorti dans le premier tiers, je n’ai en aucun cas eu l’impression de voir une équipe bouleversée. Évidemment, ça fait toujours mal au cœur de perdre un joueur à quelques jours d’une finale de Ligue des champions, mais c’est la réalité du sport. Si on se cache derrière cela, on n’ira pas loin.