Succession SommarugaLes premières papables sortent du bois
Ça bouge du côté des politiciennes socialistes aptes à reprendre le siège de Simonetta Sommaruga. Certaines pressenties se retirent, d’autres vont peut-être se décider. Le point.
- par
- Christine Talos
À peine 24 heures après la démission surprise de la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga, le recrutement va bon train pour trouver les deux élues qui figureront sur le ticket 100% féminin que veut proposer le Parti socialiste à l’Assemblée fédérale le 7 décembre. Si certaines commencent à sortir du bois, d’autres «favorites» ont déjà annoncé qu’elles ne seraient pas candidates.
À l’image de Barbara Gysi qui se retire de la course. La conseillère nationale de Saint-Gall a annoncé jeudi qu’elle ne se présenterait pas. Elle préfère défendre le siège vacant de Paul Rechsteiner au Conseil des États. Même topo pour la conseillère d’État zurichoise Jacqueline Fehr (qui avait déjà échoué en 2010 au Conseil fédéral face à… Simonetta Sommaruga!). Elle non plus ne sera pas candidate. Son objectif est d’être réélue au Gouvernement zurichois en février 2023, a-t-elle fait savoir.
Eva Herzog et Flavia Wasserfallen intéressées
En revanche, une autre favorite, la conseillère aux États bâloise Eva Herzog, n’exclut rien, a-t-elle indiqué au Tages-Anzeiger. Cheffe des finances de son canton pendant quinze ans, la sénatrice est une figure largement respectée à Berne, y compris à droite. Hic: elle a déjà 61 ans, il ne lui reste donc qu’une législature avant d’atteindre l’âge de la retraite.
Autre candidate souvent citée et qui pourrait se lancer: la conseillère nationale bernoise Flavia Wasserfallen. Âgée de 43 ans, elle a été cosecrétaire générale du PS suisse entre 2012 et 2018. À Berne, elle s’occupe principalement de politique sanitaire et sociale. Elle a indiqué jeudi au Tagi qu’elle envisageait bel et bien une candidature. Hic: elle est Bernoise, tout comme Albert Rösti, favori à la succession d’Ueli Maurer.
Une autre Bernoise pourrait sortir du bois, en l’occurrence la conseillère d’État Evi Allemann, 44 ans. Elle a été élue plus jeune conseillère nationale en 2003 à l’âge de 25 ans. Au Gouvernement bernois depuis 2018 seulement, cette avocate y est à la tête de la Justice et des Affaires communales. Interrogée, elle a déclaré qu’elle ne s’était jamais spécifiquement posé la question d’une candidature au Conseil fédéral.
Le retour de Pascale Bruderer?
Cependant, une élue oubliée mais bien connue à Berne a refait surface jeudi. Il s’agit de l’Argovienne Pascale Bruderer. Elle a en effet indiqué à l’Aargauer Zeitung qu’elle envisageait une candidature. Elle communiquera sa décision d’ici à mardi. Élue en 2002 au National à l’âge de 24 ans, elle reste la plus jeune membre de la Chambre à y avoir été élue. Une Chambre qu’elle a même présidée en 2009 avant de passer en 2011 aux États. Elle avait toutefois annoncé quitter la vie politique après les fédérales de 2019.
Enfin, le PS n’a pas fermé la course à la succession de Simonetta Sommaruga aux politiciennes non alémaniques. Du coup, deux conseillères d’État vaudoises, Rebecca Ruiz, 40 ans, et Nuria Gorrite, 52 ans, réfléchissent sérieusement à se lancer, ont-elles fait savoir à 24 heures. La première a siégé au National, la seconde a présidé le Gouvernement vaudois durant cinq ans. Mais leurs chances sont très maigres. On voit mal le Parlement élire un 4e politicien latin au Conseil fédéral.
Rappelons que les élues peuvent s’annoncer jusqu’au 21 novembre 12 h. Le PS fera connaître son choix pour le ticket le 26 novembre.