Hockey sur glaceGary Sheehan: «Une partie du vestiaire a abandonné»
Le HC Ajoie a touché le fond à Zoug, vendredi (0-11). Son entraîneur se dit persuadé d’être toujours l’homme de la situation, malgré la démission d’une partie du vestiaire.
- par
- Julien Boegli
La correction subie sur la glace du champion en titre ne peut pas uniquement être attribuée aux limites du collectif ajoulot, qui campe dorénavant sur 18 défaites consécutives en championnat. À la Bossard Arena, l’entraîneur Gary Sheehan a dirigé une formation qui n’est plus prête à se battre et semble avoir lâché prise. Le Québécois a-t-il pris place sur la banc du HCA pour la dernière fois? Une nouvelle tête apparaîtra-t-elle dans un mois lors de la reprise prévue à Bienne le 25 février?
À la question, inévitable dans le contexte actuel, de savoir s’il pensait toujours être l’homme de la situation, le coach aux trois titres remportés à Porrentruy a répondu par l’affirmative. Craint-il pour sa place? «Non. Ce que j’ai accompli depuis mon arrivée au club a plus de valeur que ce qu’il se passe actuellement. Les deux personnes les mieux placées pour savoir ce dont l’équipe a besoin, c’est Vincent (ndlr: Léchenne) et moi.»
Au regard du comportement démissionnaire observé vendredi chez certains et qui a conduit à cette claque monumentale, on en vient forcément à se demander si cette équipe-là compte encore sur Sheehan. «Nos lacunes ont éclaté au grand jour. Les duels que l’on perd sont-ils le signe que certains joueurs ne veulent plus jouer pour moi ou ne sont-ils simplement pas assez bons pour les remporter?», s’interroge à son tour le technicien de 57 ans.
Vauclair hausse le ton
Lui-même reconnaît avoir constaté certains actes de renonciation. «J’ai vu des joueurs qui sont encore mentalement présents et d’autres faibles dans ce registre, physiquement fatigués, qui n’ont pas le jus pour s’en sortir et qui baissent les bras. Toutes ces défaites et ces buts encaissés, ça les use beaucoup. On paie cash en ce moment notre manque de profondeur et de concurrence. Comme le fait d’avoir longtemps dû jouer à deux ou trois étrangers. C’est usant.» Nouveau manager général du club, Julien Vauclair n’a guère goûté à ce que ses nouveaux employés ont proposé à Zoug et ne s’est pas gêné de leur dire en haussant la voix dans le vestiaire au terme de cette piètre prestation.
Le déficit qualitatif et quantitatif du néo-promu n’excuse par conséquent pas tout. «Ce soir (vendredi), une partie du vestiaire a travaillé durant 60 minutes, l’autre a abandonné. Il y a des individus qui doivent se réveiller et apporter davantage au groupe. On ne peut pas être fier de ce qui se passe. Jusqu’à maintenant, on évoluait sans pression, on n’avait rien à perdre en somme, rappelle Sheehan. Mais ce que l’on vit là, ça commence à déranger. On est des professionnels, on se doit par conséquent de redonner quelque chose en échange, on le doit à notre public, à nos sponsors. Si on baisse les bras, on va être ridicules. Si le facteur travail ne passe pas au-dessus de celui du talent, c’est évident, on ne va pas s’en sortir. J’ai vu ce soir des gars jouer sans volonté de se faire mal.»
Et ça, pour un entraîneur, ce n’est jamais bon signe.