PorrentruyLe mobilier a volé après le match: une dent cassée pour un gendarme!
La température est montée dimanche entre les fans du EHC Bienne et ceux du HC Ajoie. La police a dû faire usage de gaz lacrymogène.
- par
- Vincent Donzé
Le «Buffet de la Gare» est fermé à Porrentruy. C’est de l’autre côté de la route que les ultras du HC Ajoie et les fans du EHC Bienne ont pris des restaurateurs pour cible, dimanche soir vers 18 h 45, au terme de la rencontre opposant les deux clubs, avec une 9e défaite de rang pour le HC Ajoie. «J’y étais, c’était chaud», dit un gendarme au volant de sa voiture devant la gare, lundi matin.
Selon des témoins, les ultras ajoulots ont retrouvé les supporters biennois à la gare pour en découdre. À l’«Hôtel de la Gare», les portes ont été verrouillées lorsque des bacs de plantes ont été renversés devant la terrasse. Aucun excité n’a pu entrer dans cet établissement rénové l’an dernier.
Gaz lacrymogène
«Afin de rétablir l´ordre public et après avoir essuyé des jets d´objets de nature diverse, la gendarmerie, appuyée de la police municipale de Porrentruy, a dû faire usage des moyens de contraintes utiles en pareil cas», ont indiqué conjointement le capitaine Éric Froidevaux et le commissaire Dominique Vallat.
La police jurassienne ayant fait usage de gaz lacrymogène, ce ne sont pas des bières que les fans du HC Bienne voulaient obtenir dans les deux restaurants de la gare, mais de l’eau pour se laver les yeux. Une faveur refusée par crainte de débordements. «Ils sont venus pour ça et ça a fait une émeute», indique la patronne. Un client a pourtant vu un policier jurassien aider un supporter du HC Bienne à se laver les yeux aux WC.
Les supporters biennois ont été canalisés et orientés vers un train en partance pour Bienne, mais deux agents de la gendarmerie ont été blessés: une dent cassée pour l’un, des hématomes multiples pour l’autre. «Des dommages matériels ont été commis, notamment sur les restaurants proches de la gare», indiquait dimanche soir la police jurassienne.
Bière à la main
«De nombreux badauds et clients présents au moment des faits ont été choqués par le comportement des protagonistes», a précisé la police jurassienne. À l’Hôtel de la Gare, le patron a fait face à une bande de supporters «tout excités, une bière la main». La police lui a prêté main-forte, ce qui a eu pour effet de repousser les indésirables dans le restaurant «Chez la Soph», appelé aussi «Au petit café de la Gare», ouvert le dimanche jusqu’à 20 heures.
«On a vu des chaises et tables voler», dit un témoin sorti fumer une cigarette au moment de l’échauffourée. L’identification des fauteurs de troubles est en cours. «Certains étaient masqués», précise un témoin. «L’enquête est en cours», indiquait lundi soir Daniel Affolter, porte-parole de la police jurassienne.
Photographies, vidéos
Lundi après-midi, la police jurassienne a réitéré son appel à témoins «afin de permettre l’identification d’un maximum d’auteurs d’infractions». Il est demandé à toutes personnes ayant des renseignements, photographies, vidéos ou autres informations de s’annoncer.
«Lors des faits, de nombreuses infractions pénales étaient commises par les fauteurs de troubles à l’ordre public», insiste la police jurassienne, en citant des lésions corporelles à l’égard des deux agents de la gendarmerie blessés ainsi que de nombreux dommages à la propriété. Prochain match à domicile: le 23 décembre contre le HC Davos.