Tour de France: Pello Bilbao: «Je me devais de gagner pour Gino»

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Tour de FrancePello Bilbao: «Je me devais de gagner pour Gino»

Le Basque de 33 ans, ex-coéquipier de Gino Mäder chez Bahrain Victorious, a dédié sa victoire au Saint-Gallois disparu.

Simon Meier Issoire
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Simon Meier Issoire
Pello Bilbao était très ému une fois la victoire acquise.

Pello Bilbao était très ému une fois la victoire acquise.

AFP

Il ne pensait qu’à ça depuis dix jours, pour ainsi dire. Gagner une étape de ce Tour de France pour la dédier à Gino Mäder et rendre à nouveau hommage à son coéquipier tragiquement disparu lors du dernier Tour de Suisse. Mais un hommage heureux, cette fois, un peu plus léger que les précédents. Pello Bilbao, ex-coéquipier du Saint-Gallois au sein de la formation Bahrain Victorious a honoré sa quête, mardi à Issoire, en remportant la 10e étape de cette Grande Boucle.

«Je me devais de gagner pour Gino, je me devais d’atteindre le plus grand des objectifs pour lui rendre hommage, a expliqué ensuite l’Espagnol de la formation Bahrain Victorious, tout sourire. Plus ça prend du temps pour obtenir quelque chose, plus on peut l’apprécier. J’aime la vie, le vélo et cette victoire me procure un sentiment incroyable.»

«J’ai senti qu’il était possible de faire quelque chose et d’essayer d’aller chercher cette victoire»

Pello Bilbao

Pello Bilbao rêvait de décrocher la timbale dès les premières étapes, au Pays basque. Mais il n’était objectivement pas en condition de le faire, sur le plan mental. «Entre les émotions de ces dernières semaines avec la mort de Gino et celles liées à ce départ chez moi, je ne suis pas parvenu à maîtriser les choses, je me suis un peu perdu, a-t-il admis sous le cagnard du Puy-de-Dôme. Mais aujourd’hui (ndlr: mardi), c’était différent. Entre le profil de l’étape et l’état de mes jambes, j’ai senti qu’il était possible de faire quelque chose et d’essayer d’aller chercher cette victoire. J’ai cru en mes possibilités et j’ai réussi à être le plus rapide au sprint.»

Pello Bilbao raconte avoir vécu sur la ligne d’arrivée «une explosion incroyable d’émotions et de sentiments». Du beau, du bon cette fois. De quoi chasser, un peu, la peine. «Ça a été si dur, dit l’Espagnol de 33 ans. Finalement, la seule chose qui a pu m’aider à affronter tout ça et retrouver une forme de tranquillité, c’était de rentrer chez moi, en famille, avec ma fille. Puis petit à petit, j’ai commencé à me sentir mieux sur un vélo. J’ai réussi à faire en sorte de me réjouir, malgré tout, de cet événement si spécial qu’est le Tour de France.» Puis il a réussi à atteindre son objectif suprême. À rendre l’hommage dont il rêvait au «jeune homme extraordinaire» qu’était Gino Mäder.

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