FootballJean-Michel Aeby: «Avec le temps, on est vacciné»
Le Genevois n’est déjà plus le coach du FC Bienne, 16e en Promotion League. Son aventure a tourné court après 13 matches. Et s’il rebondissait à Carouge, dont le banc vient de se libérer?
- par
- Nicolas Jacquier
Intronisé l’automne dernier lorsqu’il avait succédé à Edvaldo Della Casa, Jean-Michel Aeby (56 ans) n’est déjà plus l’entraîneur du FC Bienne, classé 16e de Promotion League et menacé de relégation. Victime des résultats, le Genevois a payé au prix fort une série de six défaites consécutives (dont cinq depuis la trêve hivernale) qui ont eu raison de la patience de ses dirigeants. Voici une dizaine de jours, Aeby a été remplacé par le Français Samir Chaibeddra, lequel avait récemment intégré le staff biennois en provenance de Goal FC, club de National 2.
Ce nouveau changement de banc intervient peu après l’arrivée de Core Sports Capital en tant que partenaire du club seelandais présidé par Dietmar Faes. Cette société d’investissement appartient à l’homme d’affaires suisse Ahmet Schaefer, président du FC Clermont-Ferrand (11e de L1), lequel possède également des parts au sein du FC Lustenau (1re division autrichienne).
Jean-Michel Aeby, cela fait quoi de ne plus être assis sur un banc?
Cela crée vite un manque. D’un autre côté, c’est la vie du foot. Dans ce milieu, avec le temps, l’âge aidant, on est vacciné. On exerce un métier difficile si tant est que cela soit vraiment un métier. Mais j’ai déjà en moi l’énergie pour repartir. L’ennui, c’est que les places sont relativement rares.
Lors de votre premier passage à Bienne lors de l’exercice 2014-2015, l’aventure avait duré 26 matches. Cette fois, tout s’est arrêté après seulement 13 rencontres. Pourquoi la «greffe» n’a-t-elle donc pas pris?
Les résultats (ndlr: 2 victoires et 2 nuls pour 9 défaites) n’ont pas suivi comme je l’espérais, c’est vrai. Cet hiver, le groupe avait pas mal bougé, avec onze transferts qu’il a fallu intégrer. On avait pourtant effectué une bonne préparation. Si cela ne se traduisait pas au niveau des chiffres et du classement, il est clair que le Toto Mat allait finir par me tomber dessus. C’est toujours pareil. Le fusible, c’est toujours l’entraîneur. Les gens qui m’ont engagé veulent réussir. À un moment donné, ils ont estimé qu’il fallait donner un nouveau déclic à l’équipe.
Le FC Bienne est-il à sa juste place?
Un projet ambitieux a été mis en place. J’espère simplement que Bienne va réussir à se sauver parce qu’il le mérite. Je ne suis pas du genre à me réjouir que le club qui te licencie n’atteigne pas ses objectifs. Je n’ai jamais craché dans la soupe des personnes qui m’ont engagée. Je préfère partir avec classe et dignité pour me laisser des portes ouvertes. Le groupe ne m’a d’ailleurs jamais lâché.
À titre personnel, comment vivez-vous cet échec?
Soyons francs, ce n’est jamais très agréable à vivre. Dans ce milieu, vous êtes l’homme idéal un moment, puis vous ne l’êtes plus. On passe vite d’un extrême à l’autre. Cela engendre pas mal de frustrations et de déceptions. Il s’agit aussi de se remettre en question sans trop vouloir tout analyser non plus.
La suite…
J’espère qu’il y en aura une. J’attends, on verra bien, cela dépend parfois d’un jeu de chaises musicales… On évolue, on prend de l’âge, des jeunes arrivent. Personnellement, j’ai encore à la fois l’envie et l’énergie de vouloir relever un nouveau défi, peu importe où.
Avec le limogeage de Thierry Cotting, un banc vient de se libérer ce mardi à Carouge, un club avec lequel vous aviez fêté une promotion au printemps 2019…
Pour l’instant, je n’ai pas eu de contact. Les dirigeants de la Fontenette ont mon numéro! J’imagine que d’autres coaches peuvent être intéressés par le challenge. Étoile Carouge est une bonne adresse.