Aéroport d’AmsterdamMême démissionnaire, le gouvernement veut réduire les vols
Malgré sa démission, la coalition dirigée par Mark Rutte veut faire passer le nombre de vols à Schiphol de 500’000 à un peu plus de 450’000 fin 2024. Le secteur aérien est scandalisé.
Le gouvernement néerlandais démissionnaire a annoncé, vendredi, poursuivre ses plans de réduction du nombre de vols à l’aéroport d’Amsterdam-Schiphol, malgré la contestation du secteur aérien. Le nombre maximum de vols par an pourrait passer de 500’000 à 452’500 à partir de novembre 2024, a précisé l’Exécutif, qui affirme vouloir réduire les nuisances sonores à proximité d’un des plus grands carrefours aériens d’Europe.
«Aujourd’hui, le cabinet a soumis le plan à la Commission européenne, qui doit émettre un avis à ce sujet», après quoi une décision finale sera prise, a ajouté le gouvernement.
La compagnie aérienne néerlandaise KLM a fustigé la décision, la qualifiant d'«incompréhensible» et martelant que les objectifs en matière de bruit peuvent être atteints autrement. «Il est difficile d’imaginer qu’une décision aussi radicale soit prise par un gouvernement sortant», a par ailleurs fulminé sa PDG Marjan Rintel, la coalition de Mark Rutte ayant démissionné en juillet. «Cette décision entravera inévitablement la connectivité, l’attractivité et la situation de l’emploi aux Pays-Bas», a ajouté le groupe Air France - KLM.
Réduire le bruit de 15% de jour et de nuit
Ourania Georgoutsakou, directrice générale d’Airlines for Europe, une association qui regroupe quinze compagnies européennes, a qualifié la décision d'«arbitraire, mal réfléchie». «Il est profondément inquiétant qu’un État membre de l’UE agisse de manière imprévisible et précipitée sur une question qui aura des répercussions massives sur les Pays-Bas et sur le marché unique de l’UE dans son ensemble», a-t-elle ajouté.
Avec un objectif final de 20 pour cent, le plan du gouvernement permettra de réduire le bruit de 15 pour cent de jour et de nuit. «Des mesures doivent encore être prises pour les cinq pour cent restants», a indiqué le gouvernement. Il a ajouté que certaines mesures, comme un projet de fermeture partielle de Schiphol la nuit ou l’achat, par les compagnies aériennes, d’avions plus silencieux, ne pouvaient pas être prises actuellement.
«Cependant, le projet de fermeture partielle de nuit de Schiphol est à l’étude, afin de réduire davantage la pollution sonore», a ajouté l’Exécutif.
La Haye avait annoncé, en juin 2022, une réduction progressive des vols pour limiter les nuisances sonores et l’impact sur l’environnement autour de l’aéroport international d’Amsterdam-Schiphol, une annonce vivement contestée, depuis, par le secteur, qui est également allé devant des tribunaux.