États-Unis«M. Chinaman»: un prof fribourgeois pris dans un scandale raciste
Enseignant le droit à l’Université de Georgetown, à Washington, un Suisse se retrouve épinglé pour la manière dont il s’est adressé à un étudiant asiatique.
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Franz Werro a reçu une volée de bois vert sur les réseaux sociaux.
Université de FribourgUn professeur de droit de l’Université de Fribourg se retrouve au centre d’un «bad buzz» outre-Atlantique.
Le 10 février dernier, Franz Werro, qui exerce également un mandat à l’Université de Georgetown, a en effet commis une bourde au moment de s’adresser à son auditoire à Washington. Sur une vidéo largement relayée sur les réseaux sociaux, on voit en effet le professeur interpeller un étudiant dont il ne se souvenait pas du nom et l’appeler «M. Chinaman», en référence aux origines de ce dernier.
Une erreur davantage due à de la maladresse plutôt qu’à une volonté de nuire. Mais filmée, la scène a suscité une sérieuse vague d’indignation sur Twitter, où les images ont été visionnées près de 150 000 fois.
Sous le feu des critiques, Franz Werro a immédiatement transmis des excuses à sa classe au lendemain de l’incident, relate NBCNews. «Je m’excuse d’avoir utilisé un terme offensant en classe hier, a-t-il indiqué. La déclaration que j’ai faite a eu lieu juste après la pause, pendant laquelle j’avais noté avec enthousiasme la grande diversité des langues parlées par les membres de la classe.»
Pour expliquer son erreur, le professeur a notamment mis en avant le fait qu’il n’était lui-même pas de langue maternelle anglaise. «Je n’avais pas compris qu’il s’agissait d’un terme péjoratif, comme je le saisis maintenant. Je suis vraiment désolé de l’avoir utilisé. Je m’engage à m’éduquer car je veux que tous les élèves se sentent bienvenus dans ma classe.»
«Excellente réputation»
NBCNews rappelle que le terme «Chinaman» était largement utilisé au XIXe siècle pour déshumaniser les ouvriers et les commerçants immigrés chinois. Interrogée par la chaîne américaine, l’Université de Georgetown a reconnu que ces propos étaient «dégradants et blessants» et déclare avoir rencontré des associations d’étudiants asiatiques qui ont émis des suggestions pour éviter que ce genre de cas ne se reproduise.
L’Université de Fribourg, jointe par «La Liberté» a pour sa part indiqué ne pas être au courant «des reproches formulés» à l’encontre de son professeur. Elle déclare néanmoins que Franz Werro n’a jamais fait l’objet d’aucune plainte et qu’il jouit au contraire d’une «excellente réputation» auprès de ses étudiants et de ses pairs.